Le ministère de la Défense nationale tunisien rappelle aux jeunes hommes concernés par le service militaire leurs obligations et modalités de régularisation, offrant plusieurs solutions : enrôlement effectif, report ou exemption. Ces mesures s'inscrivent dans le cadre de la loi n°1 de 2004 relative au service national, qui concerne tous les citoyens tunisiens âgés de 20 à 35 ans. La prochaine session de recrutement, la troisième de l'année 2025, s'étendra du 1er septembre au 3 octobre. Lors de son passage ce lundi sur les ondes de Mosaïque Fm, le colonel de marine Hatem Soussi, directeur général du recrutement et de la mobilisation au ministère de la Défense nationale, a précisé que tout jeune Tunisien ayant atteint 20 ans doit se présenter dans l'un des cinq centres de recrutement du pays (Bouchoucha, Béjà, Kasserine, Sousse, Gabès). Là, il devra soit commencer son service militaire, soit déposer une demande officielle de report ou d'exemption, en fonction de sa situation personnelle. La loi vise directement les jeunes nés entre 1990 et 2005, qui doivent impérativement régulariser leur situation dans les délais légaux. Le report, une solution rapide et accessible Les jeunes empêchés de rejoindre le service pour raisons de santé, d'études ou sociales peuvent déposer un dossier auprès de la direction générale du recrutement et de la mobilisation à Tunis, ou dans l'un des bureaux régionaux répartis sur tout le territoire. Le dossier doit comporter les justificatifs nécessaires. Une fois accepté, le report est accordé immédiatement pour une durée d'un an, renouvelable selon les circonstances. Quant à l'exemption, elle est réservée aux jeunes souffrant de problèmes de santé sérieux ou en situation de handicap. Les dossiers sont examinés par des commissions spécialisées qui peuvent accorder l'exemption, prolonger un report, ou refuser la demande et inviter le jeune à accomplir son service militaire. Une mesure exceptionnelle pour les jeunes nés avant 2000 Face à l'accumulation de dossiers non régularisés, la loi n°15 de 2024 prévoit une exemption spéciale pour les jeunes nés avant le 1er janvier 2000 n'ayant pas encore réglé leur situation. Près de 400 000 dossiers avaient été transmis à la justice militaire, risquant de déboucher sur des condamnations à la prison. Cette exemption n'est toutefois pas automatique : les concernés doivent obtenir un certificat d'exemption et le déposer auprès d'un tribunal militaire (Tunis, Sfax ou Le Kef) pour contester officiellement les jugements par défaut. La présence personnelle lors de l'audience est obligatoire, mais un avocat peut représenter la personne au moment de la demande. Après validation, un certificat de « cessation de recherche » est délivré, permettant de lever les restrictions judiciaires. Certaines arrestations dans les aéroports liées à ces mandats concernent uniquement la notification des jugements, et les jeunes sont relâchés dès qu'ils entament les procédures de recours. Procédures simplifiées pour les Tunisiens résidant à l'étranger Les jeunes Tunisiens vivant à l'étranger peuvent également régulariser leur situation en s'adressant au bureau militaire rattaché à l'ambassade de Tunisie locale. Le report est accordé immédiatement aux étudiants et travailleurs de moins de 28 ans. Les demandes d'exemption sont étudiées centralement en Tunisie et sont accordées sous condition de résidence légale et de contrat de travail à l'étranger. Le ministère de la Défense invite ainsi tous les jeunes concernés à régulariser leur situation dans les délais impartis afin d'éviter tout litige judiciaire.