Une grande dame de la chanson tunisienne célèbre la femme, la scène... et l'âme. La Presse — Ce soir, la scène de Hammamet portera une voix que l'on connaît par cœur. Une voix qui berce, réveille, emporte. Nabiha Karaouli revient là où tout a du sens : la scène, les racines et le public. Et pour clore en beauté cette édition du Festival international de Hammamet, elle chante les femmes, toutes les femmes, leur liberté, leur histoire. Le 13 août. Une date comme un hymne. Née à Gafsa, dans le Sud profond, Nabiha Karaouli n'a jamais oublié d'où elle vient. Dans son chant, il y a la poussière rouge des mines, les silences longs des femmes fortes, la parole déterminée et forte. Formée au chant oriental, au lyrique et au théâtre, elle a très tôt su que sa voix ne serait jamais neutre. Elle serait une voix habitée, engagée, aimante. De Cheikh Imam à Anouar Brahem, en passant par les scènes mythiques de l'Olympia, Zénith, Opéra du Caire, Montréal ou Timgad, Nabiha a porté haut les couleurs d'une Tunisie musicale, cultivée et multiple. Elle n'a jamais cédé à la facilité. Chez elle, chaque note raconte quelque chose. Avec elle, la chanson tunisienne prend des airs de fado oriental. Elle chante la passion, la révolte, le manque, la fierté. Toujours entre deux rives : celle de la tradition qu'elle honore avec dignité, et celle de la modernité qu'elle habite avec finesse. Son répertoire est une traversée : de l'ombre à la lumière, du cri au murmure, du moi au nous. Ce soir, à 22h00, elle sera là. Face au public de Hammamet. Pour dire nous. Pour chanter les femmes. Celles d'hier, d'aujourd'hui, de demain. Les femmes debout, libres, vivantes. Comme elle. Pour la clôture du Festival international de Hammamet, à l'occasion de la « Fête de la Femme en Tunisie », elle vient partager un univers intense, habité par l'amour des mots, des sons, de la scène… et de la Tunisie.