En octobre, quand les plages se vident et que les hôtels ferment leurs volets, Tozeur et son Chott El Jerid deviennent le cœur battant du tourisme tunisien. Depuis 28 ans, les Défis du Chott brisent le cliché d'un tourisme figé sur l'été balnéaire. Ici, le désert n'est pas une fin de saison : c'est le début d'une aventure. Le 25 octobre 2025, pas moins de 450 participants (coureurs, randonneurs et aventuriers) du monde viendront vivre bien plus qu'une épreuve sportive : une immersion totale dans un territoire qui se réinvente. Le 4 septembre 2025, à l'Institut français de Tunisie, l'événement lèvera le voile sur ses nouveautés lors d'une conférence de presse suivie d'un cocktail de bienvenue. Des passionnés derrière la boussole L'association Les Foulées du Monde n'a jamais compté ses heures. Depuis près de trente ans, cette équipe de bénévoles a transformé un pari fou en rendez-vous incontournable. Leur moteur : une conviction simple, mais puissante — le désert est un écrin de vie et d'énergie. À l'origine, il y a Philippe Genesio, sa rencontre dans les années 90 avec le Chott El Jerid, et cette idée un peu folle : une course où la ligne de départ offre déjà la vue sur l'arrivée. En 1994, le rêve devient réalité : marathon, semi-marathon et 10 km sur la croûte de sel. Les éditions suivantes, le programme s'élargit : dunes, raids multisports, VTT, marche nordique, rollers, sports mécaniques… Un terrain de jeu unique qui a déjà accueilli plus de 12 000 participants en 28 ans. Quand le sport devient stratégie touristique Selon l'Organisation mondiale du tourisme, 10 % des recettes touristiques mondiales sont liées au sport, un secteur en croissance de 6 % par an. Les voyageurs veulent désormais bouger, vivre, découvrir — pas juste contempler. La Tunisie possède tous les atouts pour en profiter : un automne doux, des paysages spectaculaires, des coûts compétitifs. Les Défis du Chott incarnent ce tourisme de nouvelle génération : immersif, actif, ancré dans le local. Chaque édition attire une clientèle mixte — Tunisiens et étrangers — qui reste en moyenne plusieurs jours, consomme sur place, découvre l'artisanat et la gastronomie. Un souffle économique bienvenu dans une région qui, hors saison balnéaire, vivait souvent au ralenti. Courir, certes, mais pas seulement. Cette 28e édition mise sur des séjours « clés en main », avec hébergement, restauration et découverte culturelle inclus. L'idée est claire : ne pas simplement faire escale, mais habiter le territoire le temps d'un séjour. Au programme : balades dans les oasis, visites de villages, rencontres avec les artisans, soirées sous les étoiles. Les hôtels, maisons d'hôtes, restaurants et commerces locaux voient leur activité croître pendant ce qui était autrefois une période creuse. Le défi principal : sortir de la prison saisonnière dans laquelle le tourisme tunisien s'enferme trop souvent — ce cliché de l'été et de la mer, qui gomme toute autre possibilité. Ici, dans le Sud, on réinvente la règle du jeu. On prolonge la saison, on s'affranchit du calendrier classique pour investir l'automne, cette période douce où le désert dévoile ses trésors sans le tumulte des foules. On attire une clientèle différente, active, fidèle, qui ne cherche pas juste à consommer du soleil, mais à vivre une aventure, à revenir au rendez-vous d'une expérience unique. Et cette dynamique ne s'arrête pas à la course : elle ouvre des portes, crée des opportunités concrètes, du côté des hébergements alternatifs, des circuits nature authentiques, de l'artisanat local, ou encore d'une gastronomie qui raconte une histoire. Les Défis du Chott, ce n'est pas juste une date dans un agenda sportif : c'est un laboratoire vivant de ce que pourrait être le tourisme tunisien de demain — durable, créatif, et affranchi des clichés. Tunis donne le coup d'envoi La conférence de presse à l'Institut français de Tunisie présentera les parcours, les nouveautés et les ambitions de cette 28e édition. Philippe Genesio et son équipe partageront leur vision, suivis d'un moment d'échange convivial autour d'un cocktail. En 2025, la Tunisie a une opportunité : faire du Sud un moteur économique autant qu'un terrain de rêve. Les Défis du Chott prouvent qu'il est possible d'attirer, fidéliser et faire revenir des visiteurs qui ne cherchent pas qu'un été au soleil, mais une expérience inoubliable. La ligne d'arrivée est claire : un tourisme réinventé, qui vit toute l'année. Et elle est déjà en vue, là-bas, au bout du désert.