En partenariat entre le ministère de l'Education, le CNCI et la fondation Rambourg, le projet «les 1000 et 1 films» voit le jour. Il n'est jamais trop tard pour bien faire. Jusque-là, le cinéma en Tunisie est resté un fait consacré, disons le mot, pour une élite. Quelques tentatives de proximité ont eu lieu mais cela reste timide. L'approche par les écoles est une idée qu'on a longtemps exposée mais jamais elle n'avait été mise à contribution. Avec ce projet, cette idée semble se concrétiser et acquérir de l'originalité, puisqu'elle vise en substance à fabriquer un public pour le futur et développer son sens critique. Ce projet consiste à créer des ateliers cinéma dans les écoles de toute la République afin de familiariser les enfants au langage cinématographique et de les amener à réaliser 1.000 documentaires sur le réel. Pour l'encadrement des enseignants aussi bien que des écoliers, les jeunes cinéastes tunisiens seront aux commandes. Le projet est parti sur une initiative du cinéaste Moncef Dhouib et auquel se sont associés le ministère de l'Education, le CNCI (Centre national du cinéma et de l'image) et la Fondation Olfa Rambourg. Rappelons que cette fondation a pour objectif la contribution à la promotion de la culture, des arts et des lettres, le mécénat culturel, l'organisation d'évènements culturels et artistiques, la création et gestion de projets et ateliers culturels et artistiques, la contribution à la vulgarisation de la culture et à la sensibilisation à l'art et à l'éducation, et l'appui et soutien — notamment social — aux créateurs et artistes. Le directeur général du CNCI, Fethi Kharrat, nous déclarera: «Il faut rapprocher le cinéma de nos jeunes par la pratique et pas par les théories alambiquées. Il y a eu trop de discours sur la culture et les arts pour protéger les jeunes contre la délinquance et les dérives... Il est temps de retrousser les manches, de passer à l'acte et de commencer par le commencement, à savoir le jeune âge. L'absence d'un vrai travail culturel sur cette tranche d'âge fait de nos jeunes une proie facile pour ceux qui veulent les orienter vers de sombres chemins. Dans cet ordre d'idées, les écoliers sont appelés à assimiler la culture de l'image et ses défis». Passer à l'acte dans ce projet signifie abandonner le discours cérébral sur le cinéma dans la sensibilisation de notre jeune génération et lui donner accès à la matière, à l'exercice réel de cet art qui fait appel avant tout à la sensibilité. Assistés par de jeunes professionnels en image, montage et son, ces élèves seront appelés à produire de petits films documentaires sur leur environnement immédiat sur une période qui s'étendra sur trois ans.