La Tunisie a connu une dynamique encourageante en matière d'attractivité économique durant les six premiers mois de l'année 2025. Selon les données fournies par l'Agence de Promotion de l'Investissement Extérieur (FIPA), le pays a enregistré un volume global d'investissements étrangers de 1 650,3 millions de dinars, contre 1 366 millions de dinars à la même période de l'année précédente. Cette hausse de 20,8 % confirme une tendance positive amorcée depuis 2023 dans le cadre de la relance post-crise et de la mise en œuvre des réformes structurelles. Exprimés en devises, ces investissements représentent 537,2 millions de dollars, soit une augmentation de plus de 22 % par rapport à l'année précédente, et 492,7 millions d'euros, en progression de 21,7 %. Cette performance s'explique en grande partie par l'amélioration du climat des affaires et les mesures incitatives mises en place par les autorités tunisiennes. Les investissements directs étrangers (IDE), hors secteur de l'énergie, ont atteint un total de 1 242,5 millions de dinars et permis la création de 4 677 emplois au cours de la période. La part des IDE dans le total des investissements étrangers s'élève à 1 640,5 millions de dinars à fin juin 2025, contre 1 352,4 millions de dinars un an auparavant, enregistrant ainsi une progression de 21,3 %. En revanche, les investissements de portefeuille, essentiellement liés au marché boursier, ont connu un repli de 28,3 %, passant de 13,6 à 9,7 millions de dinars entre juin 2024 et juin 2025. Le secteur industriel s'est affirmé comme le principal moteur de cette croissance, notamment grâce aux performances des industries manufacturières. Ces dernières ont attiré des investissements de l'ordre de 1 031,3 millions de dinars, contre 838,9 millions en 2024, soit une progression de 22,9 %. Le secteur de l'énergie a également connu une embellie remarquable, avec un afflux de 398 millions de dinars d'IDE, contre 248,3 millions à la même période de l'année précédente. Cette hausse de près de 60 % est en grande partie due à la montée en puissance des projets d'énergies renouvelables, mais aussi à la reprise des opérations d'exploration pétrolière, marquée par le forage d'une dizaine de puits au cours du semestre. L'agriculture, longtemps en retrait dans le portefeuille des investisseurs étrangers, a suscité un intérêt croissant, avec des flux atteignant 20,1 millions de dinars, contre 11,6 millions un an plus tôt. À l'inverse, le secteur des services a connu une baisse notable de 24,6 %, les investissements passant de 253,5 à 191 millions de dinars, un recul qui interpelle au regard du potentiel que représente ce secteur, notamment dans les domaines du numérique, de l'enseignement supérieur ou du tourisme médical. La répartition sectorielle des IDE à fin juin 2025 reflète la prédominance de l'industrie, qui capte 62,9 % du total, suivie par l'énergie avec 24,3 %, les services avec 11,6 % et enfin l'agriculture avec une part encore modeste de 1,2 %. Sur le plan géographique, la France reste de loin le premier investisseur étranger en Tunisie, avec un montant cumulé de 421 millions de dinars au cours du premier semestre. L'Italie arrive en deuxième position avec 159,4 millions de dinars, suivie de l'Allemagne dont les investissements atteignent 124,2 millions de dinars. Les Pays-Bas occupent désormais la quatrième place avec plus de 91 millions de dinars investis, devançant les Etats-Unis qui enregistrent 88,4 millions de dinars. Du côté des pays arabes, le Qatar se distingue comme principal investisseur dans la région, avec un volume de 66,5 millions de dinars injectés dans l'économie tunisienne. Avec un total de 623 opérations d'investissement réalisées hors secteur énergétique au premier semestre, les résultats enregistrés confirment la solidité du tissu productif et la confiance renouvelée des investisseurs étrangers. Le gouvernement tunisien table désormais sur un volume global d'IDE atteignant 3 400 millions de dinars d'ici la fin de l'année 2025, et ambitionne d'atteindre le cap symbolique des 4 milliards de dinars en 2026, première année d'exécution effective du nouveau Plan de Développement 2023–2026. La Presse