Après l'interminable hibernation de la CAN, la compétition revient en grande pompe avec un derby et un classico Derby par-ci, classico par-là. La reprise ne manque pas de piment après l'interminable léthargie hivernale où l'épicentre de l'actualité s'était déplacé à Franceville et Libreville à l'occasion de la 31e Coupe d'Afrique des nations. Une édition qui laissa les puristes sur leur faim, tellement elle se révéla avare en faits inédits ou révélations. Elle consacra des Lions Indomptables largement remaniés suite à la défection de plusieurs joueurs-cadres. L'Afrique du Nord est absente au palmarès depuis 2010 et le sacre de l'Egypte, ce qui donne la pleine mesure du désarroi d'un football impuissant face à la montée en puissance des nations subsahariennes. Vous devinez aisément la morosité qui marque la reprise suite à la nouvelle débâcle des Aigles de Carthage qui durent se contenter à nouveau des quarts de finale, échouant sur le récif physique du Burkina Faso. A l'instar de ce qui arriva avant-hier aux Pharaons. Par les chaleurs tropicales et l'écrasante humidité du Gabon, les deux équipes d'Afrique du Nord ont dû payer cher le black-out physique de la reprise. Mêmes causes, mêmes effets, au final ! New-look Retour à la case départ, donc, avec les sempiternelles chamailleries autour de tout et de rien. On se dispute sur le sexe des anges comme pour ajouter aux fureurs propres au derby. Le thème de cette veillée d'armes s'appelle l'horaire du coup d'envoi. Le Club Africain veut jouer en tout début de soirée, à 17h00, alors que la Ligue et l'Espérance veulent manifestement programmer le derby à 15h00. On peut en tout cas être certain qu'à partir du quota de spectateurs fixé par les autorités, tous les billets seront commercialisés, que le derby commence à 15h00 ou à 17h00! Le débat ne se situe pas à ce niveau, tout à fait secondaire, mais plutôt dans le contenu. Point de vue enjeu, il n'y a plus grand-chose à attendre puisque les deux frères ennemis ont d'ores et déjà composté leur billet pour le play-off. La sortie de demain servira pour ainsi dire à préparer une deuxième phase forcément incandescente, notamment avec la nouvelle configuration assurée par les dernières recrues hivernales côté clubiste, et celle imprégnée par le coach Faouzi Benzarti, une touche personnelle qui ne correspond pas nécessairement à celle de son prédécesseur, Ammar Souayah. Le club de Bab Jedid, archidominé lors du derby de la finale de la Coupe de Tunisie, au mois d'août dernier, a montré un visage plus avenant au match aller. Gageons que la partie sera placée sous le signe de l'équilibre et du suspense, quand bien même il n'y a aucune garantie de qualité technique. Une aussi longue trêve ne peut produire que des effets négatifs quant au foot qui sera pratiqué. A fortiori quand on sait les profonds changements apportés de part et d'autre. Le derby nous surprendra-t-il, positivement s'entend ? C'est le vœu de tous les sportifs de quelque obédience qu'ils soient. Angoissantes perspectives Le classico de Sousse, l'Etoile du Sahel y compte énormément pour tuer tout suspense entourant son passage au play-off. Longtemps leader de sa poule, le club étoilé s'est subitement mis en danger à la faveur de trois contre-performances face à des clubs a priori à sa portée. Il n'y a d'ailleurs pas meilleur examen que puisse subir le successeur de Benzarti, soit le Français Hubert Velud, que de croiser le fer avec un Club Sportif Sfaxien requinqué par la cure de l'Argentin Nestor Clausen. Le suspense demeure entier pour ce qui est des deux autres places à prendre derrière le CSS dans une poule où l'intérêt est également ménagé au chapitre de la relégation. Chaque point va, en effet, compter double pour beaucoup de clubs qui cherchent à éviter la dernière place synonyme de relégation automatique. Une affiche OBéja-CSHammam-Lif va valoir son pesant d'or dans un contexte où les mal-classés sont nettement fragilisés. Dans ce décor annonciateur des tout premiers verdicts, l'arbitrage va tenir un rôle de premier plan. Pourvu que chacun rende à César ce qui lui appartient, et que le foot ne soit pas prétexte à des luttes intestines encore plus prononcées dont le pays n'a actuellement que faire.