Le niveau des réserves en eau a sensiblement augmenté. De par sa vocation essentiellement agricole et la grande diversité de ses plantations (agrumes, fraise, vigne, tomates et autres légumineuses...), le Cap Bon est une région à grande exigence en eau. De ce fait, le fléchissement accusé sur son baromètre ces dernières années — surtout les trois dernières années — n'a pas manqué de l'éprouver. Assez fortement même. Les dernières ouvertures des vannes célestes ont été des plus bénéfiques et des plus rassurantes pour le comportement de la saison agricole en cours, ainsi que pour les réserves en eau pour la région dans son ensemble. Cela a eu donc un double avantage. D'une part, d'alimenter la nappe phréatique où l'on a enregistré un grand manque en eau. D'autre part, d'augmenter les réserves dans les barrages et les lacs collinaires. Par ailleurs, cela a permis un bon lessivage du sol. Donc d'en faire un bon support pour les cultures du printemps et de l'été. Selon les dernières données recueillies au commissariat régional au développement agricole (Crda) de Nabeul, les pluies enregistrées dans la région depuis le démarrage de la saison agricole, s'entend à partir du 1er septembre, sont passées de 315mm à Soliman à 618mm à El Mida. Cela a eu pour effet immédiat une amélioration sensible de la moyenne de la pluviométrie qui a augmenté de 122% par rapport à la moyenne habituelle, s'étalant du début de la saison jusqu'au 20 février. Avec un pic des plus notables au cours du mois de décembre (+245%). Pour la saison agricole de cette année, l'on estime donc que les eaux retenues dans les lacs et les barrages collinaires et les grands barrages sont suffisantes pour répondre aux besoins des agriculteurs en la matière. D'abord, au niveau des 67 lacs collinaires que compte la région (avec une capacité de stockage globale de 4,6 millions de m3), il est à noter que les réserves en eau s'élèvent actuellement à 3,2 millions de m3. Soit environ 70% de leur capacité. Puis, du côté des barrages collinaires, dont la capacité de stockage globale est de quelque 35 millions de m3, les eaux recueillies jusque-là ont atteint 19,5 millions de m3, ce qui représente 60% du taux de remplissage. Il est à noter à ce niveau que pour les barrages collinaires du sud du gouvernorat, compte tenu de l'abondance des pluies que l'on a enregistrée et par mesure de sécurité, l'administration de tutelle a provoqué des lâchers. Autrement dit, pour qu'il n'y ait pas remplissage outre mesure. Enfin, en ce qui concerne les grands barrages, à savoir ceux de Lobna, Masri, El Abid, Chiba et Bézigh, les réserves collectées sont de l'ordre de 36 millions et demi de m3, contre environ 21 millions et demi de m3 pour la même période de l'année précédente ce qui représente une augmentation d'à peu près 70%. En somme, les dernières précipitations sont des plus rassurantes. Elles ont eu d'abord un effet direct sur l'alimentation de la nappe phréatique, surtout avec le sol sablonneux de la région. Cela a permis, par conséquent, d'arrêter le pompage des eaux d'irrigation, s'entend l'arrêt de l'exploitation de la nappe et de la réserve existantes. Puis, cela a eu des effets bénéfiques sur les superficies réalisées au niveau des grandes cultures : les céréales légumineuses et les cultures fourragères.