Par Pr Mohamed FRIOUI, faculté des Sciences économiques et de Gestion de Tunis L'économie mondiale traverse une période de turbulence d'importance variable et d'impact différentiel sur les économies développées et les économies émergentes. La globalisation dans laquelle baignait cette économie a eu des effets positifs sur le volume des transactions, certes, mais la répartition du surplus n'a pas été convenablement faite. Nous constatons que parmi les règles de fonctionnement des économies, pour sortir de la crise, le protectionnisme voilé, l'innovation génératrice de rente, le regroupement d'entité ou d'institutions, l'intégration ou la constitution de pôles de production, le développement et le rayonnement. Ces règles de fonctionnement de l'économie sont demeurées : – La recherche de différentiel – L'allocation optimale des ressources – Le gain de productivité – L'investissement dans l'économie de savoir. Le tout dans le cadre de la compétitivité, règle d'or de viabilité voire de pérennité des institutions. Les agents économiques (les entreprises, les ménages, les institutions financières et l'administration) cherchent chacun en ce qui le concerne la satisfaction de sa fonction de préférence (pérennité, viabilité, rayonnement et performance). Le comportement à adopter sur les différents marchés (marché des biens et des services, marché financier, marché commercial, marché de travail) reste tributaire de la coordination entre l'offre et la demande et les éventualités soit du stockage de surplus d'offre soit du crédit pour relancer la demande. Les perspectives d'évolution intéressent tous les agents économiques pour pouvoir se positionner en considérant leur situation et les tendances d'évolution. Les investisseurs cherchent toujours des données pour pouvoir réaliser des projets et créer de la valeur dans toutes ses dimensions. Les économies nationales sont soumises à intervalle régulier à des évaluations soit d'institution de rating ou encore d'entité internationale suivant leur vocation de régularité, de transparence voire de crédibilité. La sécurité des transactions, la création de richesses, la considération des normes de production et des enjeux de la répartition poussent à organiser chaque année un forum et à établir des données relatives à l'évolution des affaires. Le Forum de Davos vient de publier son rapport sur la compétitivité mondiale en classant 139 pays après avoir consulté plus de13.500 chefs d'entreprise et en collaborant avec plusieurs institutions à crédibilité soutenue. L'indice global de compétitivité se base sur 12 indicateurs qui concernent l'infrastructure, l'environnement macroéconomique, la santé et l'éducation de base, l'enseignement supérieur et la formation, l'efficacité du marché des biens et services, travail et financier, le développement technologique, l'innovation et la dimension des marchés. Cet éventail de critères permet à partir des statistiques de base et des avis exprimés par les chefs d'entreprise de classer les pays selon les différents critères, ce qui permet donc d'opérer un classement des différents pays sans considérer le stade de développement. En effet, la compétitivité signifie entre autres les gains de parts de marché, l'attraction des investissements étrangers, la dynamique des marchés et la satisfaction des attentes des différents stake-holders qui soutiennent le cadre institutionnel en considérant le prix, la qualité, la quantité et le délai. La lecture de l'indice permet de retenir que la Tunisie occupe le rang 32 sur 139 pays. Elle est donc dans le premier tiers mondial et qu'elle soit considérée au deuxième stade de développement sur les trois stades retenus. Au niveau des quatre premiers critères, institution, infrastructure, environnement macroéconomique, santé, elle est donc dans le premier tiers. L'économie tunisienne devrait faire un effort au niveau de l'efficience des différents marchés bien qu'elle s'insère convenablement dans l'environnement technologique et la sophistication des affaires. L'intégration maghrébine et l'orientation africaine, en se positionnant convenablement dans le bassin de la Méditerranée, constituent la trajectoire d'évolution souhaitable. Le mérite demeure dans l'effort entrepris, le résultat réalisé, le comportement adopté pour relever les défis du risque managérial.