Reconnaissons qu'il s'agit là d'une telle prouesse de gestion, de gouvernance et de dynamisme. Forte de ces résultats fraîchement communiqués et présentés à la presse à Genève le 8 septembre dernier, la Tunisie sera présente au prochain Forum Economique Mondial qui se tiendra incessamment à Tianjindu (Chine) pour débattre des affaires économiques et financières du monde à un moment encore fragile et crucial de convalescence d'une économie mondiale qui sort très difficilement de sa crise. Si l'on étudie de plus près les différentes notes obtenues par la Tunisie par indicateur, on observe plusieurs évolutions. Sept piliers boostent le classement général, dont quatre qui gravissent plus de 10 positions (la sophistication du marché financier et celle des affaires, l'efficience du marché de travail et la stabilité macroéconomique). Les catégories ‘institutions' et ‘aptitude technologique' n'ont pas évolué, et les indicateurs ‘santé et enseignement primaire' et ‘taille du marché' perdent 1 place. Précisons que le ‘Global competitiveness index 2010' rassemble 139 pays (dont 6 nouvelles économies : Iran, Liban, Swaziland, Cap Vert, Angola et Moldavie). Cette année, le rapport inclut des études portant sur la compétitivité des pays de l'Union européenne et sur la robustesse et la significativité de l'indice. Le classement du World Economic Forum se base sur 12 piliers composés de 111 variables qui mesurent les différents aspects socioéconomiques des pays: institutions, infrastructure, stabilité macroéconomique, santé et enseignement primaire, enseignement supérieur et formation, efficience du marché des biens et du marché du travail, sophistication du marché financier, aptitude technologique, taille du marché, sophistication des affaires, innovation. Ces informations sont recueillies directement auprès des organismes nationaux et internationaux (32 variables) ou observées à partir de l'enquête internationale auprès des chefs d'entreprise (79 variables, plus de 13.000 chefs d'entreprise sondés). Tout en consolidant sa position de leader en Afrique et dans le Maghreb, la Tunisie occupe la 32e position mondiale en termes de compétitivité sur les 139 pays concernés par ce rapport, réalisant la meilleure performance par rapport aux quarante premiers pays et devançant de nombreux pays membres de l'Union Européenne (Espagne 42e, le Portugal 46e, l'Italie 48e, la Pologne, la Tchéquie, Malte, Chypre…), d'Asie et d'Amérique Latine. En Afrique, le premier pays classé après la Tunisie occupe la 54e position (Afrique du Sud) et dans le monde arabe. La Tunisie vient en quatrième place après le Qatar, l'Arabie Saoudite, et les Emirats Arabes Unis. Ce classement, plus qu'honorable, de la Tunisie, en termes de compétitivité, intervient dans un environnement économique mondial empreint de difficultés et d'incertitudes, fournissant un témoignage clair sur la réactivité de l'économie nationale, la pertinence des réformes mises en œuvre et de sa propension à l'innovation, sur la qualité des institutions et sur sa bonne gouvernance. Le Rapport sur la compétitivité mondiale se fonde sur le classement établi par l'Indice de Compétitivité Mondiale (Global Competitiveness Index « GCI »). Le GCI couvre 12 indicateurs et brosse une image détaillée de la compétitivité de pays se trouvant à des stades de développement différents. Ces catégories sont les institutions, l'infrastructure, l'environnement macroéconomique, la santé et l'éducation de base, l'éducation supérieure et la formation, l'efficacité du marché des biens, l'efficacité du marché du travail, le développement du marché financier, le développement technologique, la taille du marché, la sophistication des activités commerciales et l'innovation. Sur ce plan, et au regard des indicateurs adoptés, la Tunisie occupe des positions avancées en termes de santé et d'éducation de base, la 5e, de point de vue utilisation des deniers publics, la 8e place pour ce qui est de la politique de prix dans le secteur agricole, la 7e position pour la disponibilité de chercheurs et d'ingénieurs… L'économie tunisienne dans le Top 40 139 économies ont été traitées, analysées et enfin classées… 12 piliers de mesure comprenant 111 variables ont été introduits… 13.500 chefs d'entreprises ont été sondés dans les 139 pays… Pour dire à quel point le Rapport Mondial de la Compétitivité (Global Competitiveness Report) ou communément appelé Rapport de Davos a sa signification, son importance et sa crédibilité… Mesurant les différents aspects socio-économiques des pays, les résultats obtenus ne souffrent d'aucune complaisance ou interprétation subjective. En gagnant 8 places sur son classement 2009-2010, l'économie tunisienne occupe la 32ème position, devançant (et de loin!) plusieurs autres économies jugées importantes et solides… Loin derrière viennent le Brésil et la Turquie, réputés être de gros calibres d'économies émergentes… Maroc, Argentine et Pakistan, à titre d'exemple, occupent des positions entre 70 et 100. Selon ce nouveau classement, la Tunisie préserve son statut de leader en Afrique (devant l'Afrique du Sud - 45è) et gagne 2 places au niveau arabe pour dépasser le Bahreïn et le Koweït... La nouvelle position de la Tunisie au 32ème rang est le résultat de 7 piliers de mesure qui ont enregistré un grand saut positif dans le classement général dont 4 piliers avec plus de 10 positions dont notamment «la sophistication du marché financier» qui a procuré 29 positions… «L'efficience du marché de travail» a procuré 19 positions alors que 18 autres positions ont été gagnées par pilier «stabilité macro-économique» et que l'indice «sophistication des affaires» a procuré 12 positions… Autant de progrès et de performance qui ont fini par valoir ce classement. La sphère financière… locomotive Les indicateurs précités permettent aisément de conclure que le secteur financier en Tunisie, par sa bonne santé et par la pertinence des choix fondamentaux et stratégiques adoptés avant, au cours et après la dernière crise mondiale, a été la locomotive du développement et le véritable turbo de la machine de production. Cette prépondérance financière a été spectaculaire en 2009 et 2010 et ce de l'avis même des banquiers et des professionnels de la finance qui ne tarissent pas d'éloges sur le bon comportement du secteur… Pour l'histoire, il est à relever que l'année 2009 pour le secteur bancaire a représenté la 4ème année consécutive de hausse en termes de résultats nets. Selon une étude récente, la performance financière du secteur bancaire en Tunisie s'est traduite par une bonne hausse au niveau des profits nets de 149,4%. Ainsi «toutes les banques ont affiché des profits et huit banques sur dix ont enregistré des progressions en 2009 dont, en majorité, par une croissance à deux chiffres. Les actifs des banques et leurs assises financières ont été aussi en nette amélioration»… Pour l'année 2010, les prémices enregistrées semblent de bonne facture. Sur la base des indicateurs d'activité arrêtés au 30 juin 2010, des banques cotées ont réalisé une croissance à deux chiffres de leur PNB ainsi qu'une amélioration du coefficient d'exploitation, en plus d'une progression de l'activité d'intermédiation notamment la distribution des crédits. Rien que pour les six premiers mois de l'année en cours, «les concours à l'économie ont poursuivi leur progression à un rythme conforme aux besoins des différents secteurs productifs enregistrant un accroissement de 7,6% contre 3,5% pour la même période de 2009». Au cours de ce même premier semestre 2010, la Banque de Tunisie présente des états financiers qui viennent confirmer la courbe ascendante de son activité. Le résultat net, rapporté au capital social et au total des capitaux propres, confirme le leadership de la BT en termes de rendement et de rentabilité, fruits de la stabilité et de la croissance. Pour le cas de la BIAT, ce premier semestre a été marqué par un PNB en hausse de plus de 8% des provisions sur créances en baisse de 25% et un résultat net en progression de 158% en comparaison à la même période 2009. Enfin, une nette croissance a été réalisée par l'UIB pour ces six premiers mois de l'année 2010… le PNB et le RBE ont progressé respectivement de 17% et de 65,5% par rapport à la même période 2009. Elle a triplé ses bénéfices semestriels. Quelques exemples qui viennent confirmer la grande importance que doit revêtir un secteur bancaire en bonne santé et en progression continue, pour, justement, pouvoir apporter sa contribution au développement économique. Les spécialistes et professionnels jugent les perspectives du secteur prometteuses grâce notamment «à l'étanchéité du système face aux chocs externes et aux nettes perspectives économiques favorables». En conclusion, aussi élogieux et encourageant que soit le dernier rapport Davos sur l'état de l'économie tunisienne, les défis qui restent à relever ne sont pas des moindres et la Tunisie, si travailleuse, si patiente dans la besogne et si exigeante envers elle-même ne s'arrêtera pas en si bon chemin, car plusieurs autres challenges sont encore là!