Ce fut une véritable partie d'échecs où Ellili a eu le dernier mot. Les supporters du Club Africain et du Club Sportif Sfaxien en ont eu pour leur argent dimanche dernier. Le classique a tenu ses promesses. Du football de qualité, de belles combinaisons de part et d'autre, deux buts de belle facture de la part de Sokary et Rusike et au final un beau vainqueur et un beau vaincu, CA-CSS a donné peut-être un avant-goût de ce que va être la course au titre. Si les fans vont être gâtés par la succession des matchs de haute facture, ce sont les équipes qui vont sans doute se plaindre du rythme du play-off, puisque juste après CA-CSS, on aura droit demain à un nouveau derby de la capitale. Avant cela, le match de dimanche dernier à Radès a été un régal. Comme on aime en revoir sur nos pelouses. Ce fut une véritable partie d'échecs entre les deux entraîneurs, Chiheb Ellili et Nestor Clausen. C'est le coach du Club Africain qui a fini par avoir le dernier mot. Il a réussi son coaching. Le classique tenait à si peu. Jean de la Fontaine ne croyait pas si bien dire en affirmant que rien ne sert de courir... Nestor Clausen n'a pas compris. Il a effectué des changements comme Chiheb Ellili, mais ce dernier a eu une meilleure lecture du match. Le CSS fut dangereux sur les contres même dans les temps forts du Club Africain. Sokary a ouvert le score et s'est blessé. Il a dû quitter ses camarades et le passage de Meriah du centre de la défense au milieu du terrain a déséquilibré l'équipe. Le Club Africain a su en profiter et Chiheb Ellili a joué la bonne carte. Darragi, la carte gagnante Du coup, le jeu en profondeur a changé de camp. Le Club Africain a pris les choses en main. Grâce essentiellement à la rentrée de Darragi. Un centre dévié de la main par Mahmoud Ben Salah et une passe dans le dos d'un défenseur adverse ponctuée d'une seconde passe de Khélifa qui a fini par une concrétisation de Rusike pour que Darragi tire son épingle du jeu et soit l'homme de la fin du match. Au Club Africain de ces dernières années manquait un joueur de cette trempe, capable d'adresser la dernière passe. Attention quand même, des réglages sont toujours de mise notamment au niveau de la récupération pour les Clubistes. Le but de Sokary en est la preuve du repli lent des récupérateurs. Et c'est l'axe central et Ben Mustapha qui en ont payé le fruit. Si le CSS n'a pas su conserver son avance au score, le Club Africain a su tirer son épingle du jeu dans le temps additionnel, et ce, en deux matches en l'espace de quelques jours. Le mental et la concentration sont devenus la clé de la réussite chez les Clubistes. A eux de confirmer qu'ils sont désormais sur la bonne voie.