En présence de Merkel et Chahed, les entreprises allemandes manifestent leur intérêt pour le marché tunisien « Il est temps que le partenariat bilatéral entre les deux pays soit renforcé davantage », a déclaré Angéla Merkel. Dans le cadre de la visite de la chancelière allemande, Angela Merkel en Tunisie, une rencontre entre hommes d'affaires tunisiens et allemands a été organisée hier pour prospecter les voies de renforcement de la coopération entre les deux pays. Accompagnée d'une délégation de dix entreprises allemandes de grande envergure dans les secteurs de l'énergie, des TIC et des composants automobiles, Merkel a indiqué qu'il est temps que le partenariat bilatéral entre les deux pays soit renforcé davantage, lors de la table ronde organisée à l'occasion. En fait, le partenariat tuniso-allemand est affirmé dans différents secteurs d'activité. En 2016, les échanges commerciaux entre l'Allemagne et la Tunisie s'élevaient à plus de 3 milliards d'euros, avec un excédent commercial pour la Tunisie d'environ 250 millions d'euros. A noter que 250 entreprises allemandes sont implantées en Tunisie, employant 55 mille personnes. Pour Youssef Chahed, chef du gouvernement tunisien, la visite de la chancelière allemande constitue une visite historique qui reflète le soutien à la transition démocratique en Tunisie. « L'enjeu est économique et social. Nous faisons face à plusieurs défis mais nous présentons aussi un grand potentiel dans plusieurs secteurs, à l'instar de l'énergie, des technologies de l'information et de la communication et aussi l'agroalimentaire ». Il a ajouté que l'amélioration du climat des affaires pour les entreprises est un grand défi, soulignant que des efforts sont déployés pour alléger les procédures administratives, principal obstacle au développement des affaires. Fiabilité De son côté, Mme Wided Bouchamaoui, présidente de l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (Utica), a affirmé que l'Allemagne est « beaucoup plus qu'un partenaire classique de la Tunisie, mais un modèle à suivre. Nous voulons redonner espoir à des milliers de jeunes Tunisiens. Seule une réponse économique peut le faire. Et bien que le secteur privé joue un grand rôle dans la création d'emplois, il ne peut pas le faire tout seul. Pour cela, nous voulons encourager davantage l'initiative privée ». Uwe Beckmeyer, secrétaire d'Etat parlementaire allemand de l'Economie et de l'Energie, a exprimé le soutien de l'Allemagne aux réformes économiques nécessaires entreprises par le gouvernement tunisien, soulignant que les entreprises allemandes expriment un grand intérêt pour la Tunisie et sont là pour prospecter le potentiel d'investissement dans le pays. « Ce qui caractérise l'entrepreneuriat allemand est la fiabilité et c'est ce qu'on attend également de nos partenaires. Pour le cas tunisien, le rétablissement de la sécurité sociale et la création de perspectives pour les jeunes sont indispensables. Le secteur privé peut participer à créer cet équilibre ». M. Beckmeyer a affirmé que la Tunisie doit négocier les normes et les standards européens afin de lui permettre d'être une parcelle vers l'Afrique, surtout en présence de compétences et de main-d'œuvre qualifiée. Une question que Mme Bouchamaoui a également évoquée, affirmant que le partenariat entre les entreprises allemandes et les entreprises tunisiennes peut être un premier pas pour attaquer le marché africain et aussi pour la reconstruction de la Libye voisine. Projets futurs Raouf Ben Debba, président de la Chambre tuniso-allemande de commerce et d'industrie (AHK), a précisé aussi que la conférence internationale de l'investissement « Tunisia 2020 » a présenté un nombre important de projets de grande envergure dans des secteurs qui intéressent les investisseurs allemands. « Il y a une grande place pour les entreprises allemandes. Ici, on ne parle pas seulement du tourisme et du textile mais aussi de secteurs innovants tels que le secteur automobile, les TIC, l'agroalimentaire », affirme-t-il. A ce niveau, Hela Cheikhrouhou, ministre de l'Energie et des Mines, a signalé le grand potentiel que présente le secteur énergétique en Tunisie, indiquant qu'il connaît une nouvelle phase d'accélération dans le domaine des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique. L'économie verte est aussi un axe de développement de la coopération, selon la ministre, soulignant le besoin de la Tunisie de l'appui technique et financier pour concrétiser ses choix de transition énergétique. Concrètement, cette rencontre entre les entreprises tunisiennes et allemandes a permis à la chancelière allemande et aux entreprises allemandes de connaître davantage les opportunités mais aussi certaines difficultés de l'investissement en Tunisie. Mme Bouchamaoui a indiqué que la lourdeur administrative reste la principale difficulté, y ajoutant le taux d'imposition de 7,5%, bien que le président du gouvernement ait réconforté les entreprises indiquant qu'il s'agit d'une mesure provisoire.