Si le staff technique arrive à insuffler un bel élan, plus qu'un électrochoc, «la remuntada» sera assurément au bout de l'effort La plupart des puristes qui ont pu suivre la rencontre ESS-CA reconnaissent tout de même que le coach clubiste, si serein d'habitude même suite à un échec, était sans voix après le match. Sonné et assommé, Chiheb Ellili a tout de même gardé la tête haute. Le fil de l'après-match avait de quoi frustrer quelques-uns parmi les joueurs clubistes, même si la supériorité de l'Etoile était totale. Cela dit, pendant qu'un noyau de groupe des supporters clubistes présents était encore en train de donner de la voix malgré la déroute, un certain Ghazi Ayadi est resté quelques instants pour écouter leurs chants. Voilà un joueur tellement déçu par une défaite qui a tourné à la déroute au terme d'un match festif et passionné. Sauf que par ce geste, ce jeune milieu courtisé récemment par le Losc de Lille a aussi semblé loin d'être abattu, revanchard et persuadé que « son » CA apprendra de ces deux rendez-vous manqués (respectivement face à l'Etoile et l'EST), convaincu, également, que peu d'équipes sont en ce moment capables de rivaliser face à cette belle équipe étoilée. Enfin, la déroute du CA, de sa défense en particulier et notamment de son latéral gauche, aura eu le mérite de faire éclater au grand jour une vérité qui saute aux yeux. Le CA n'est pas assez armé pour rivaliser avec ses concurrents. Egalement il manque aux joueurs ce caractère bien trempé, un statut de leader-meneur pour certains et cette envie de tout casser propre aux champions. Bref, quelqu'un doit forcément montrer l'exemple sur le terrain ! Un joueur diminué ou plutôt en souffrance (Tka), un élément incontournable à l'infirmerie (Khlil) ,un autre suspendu (Ifa), voilà le symbole d'une maison clubiste en difficulté. Le lendemain de la seconde défaite de rang en championnat, le groupe a repris le chemin de l'entraînement pour un décrassage et une séance de remise en question. Panser les plaies, d'abord. Puis relever un défi, que Chiheb Ellili a lancé aux joueurs : montrer que ce groupe a du caractère et est capable de se relever. La tâche s'annonce ardue, notamment en Coupe de la CAF ce week-end. C'est que le groupe d'habitude serein s'est retrouvé récemment dans une ambiance pesante, et bien silencieuse. Loin de l'euphorie qui régnait suite à la victoire d'ouverture du play-off face au CSS. Bref, ce fut le retour sur terre, un lendemain de débâcle. Les faits sont là, intangibles ! Aujourd'hui, les Clubistes sont loin de leurs objectifs initiaux et de leurs standards de la phase initiale de la compétition. Car, depuis quelques semaines, le CA visait haut. Un recrutement ambitieux, des retrouvailles avec une lucrative compétition continentale: la deuxième partie de la saison s'annonçait sous les meilleurs auspices, palpitante, et le rêve de taquiner le trident EST-ESS-CSS se faisait de moins en moins discret ! Certes, en championnat, le CA n'a pas encore renoncé à son rêve de jouer le titre jusqu'au bout. Les recrues n'ont pas toutes déçu (Darragi et Rusike valent encore le détour). Mais si le CA panse actuellement ses plaies, il y a encore quelques motifs d'espoir. Il suffit d'un déclic et l'équipe sera sur une pente ascendante. Nous spéculons certes, mais les faits sont là, intangibles. Le CA peut élever le niveau quand il est dans un bon jour. C'est cette inconstance et cette fragilité mentale qui lui jouent souvent des tours. Ce n'est pas reluisant mais force est de constater que si le staff technique arrive à insuffler un bel élan aux Clubistes, plus qu'un électrochoc, «la remuntada», assurément, sera au bout de l'effort. Les supporters, quant à eux, ont (encore) de bonnes raisons d'espérer...