Après ses heures de gloire lointaines et un passage à vide, la boxe tunisienne est à nouveau bien vivante et a trouvé son fer de lance en la personne de Moëz Fhima et des associations Elite et Carthago. Cinq fois champion de Tunisie, vice-champion de France et d'Europe, champion d'Afrique (ABU), dans une bonne condition physique et en bon technicien qu'il est, Moëz Fhima tentera de se hisser sur le toit du monde, face au Russe Aliklych Kanbolatov, le samedi 8 avril 2017, dans le magnifique Palais des Sports de sa ville natale M'saken (Sousse). Et pour la première fois, un championnat du monde en Tunisie. Il faut dire que l'histoire de la boxe en Tunisie date de plus d'un siècle avec l'émergence, dans les années 1910, du premier boxeur tunisien et musulman Hassen El Karrèche. Abritant un sport populaire en Afrique du Nord et principalement en Tunisie, les salles de boxe étaient prospères : salle Mokhtar Ben Mrad à Bab El Khadhra, salle Tahar Ghanjou à Bab Lakouès, salle Joé Guez au cœur de Tunis... Bien avant que la Tunisie n'obtienne son indépendance en 1956, les exploits des différents champions de boxe enflammaient les rings de la Tunisie, s'affrontant (pacifiquement) avec les gants, qu'ils soient colons français, émigrés espagnols, italiens, maltais ou siciliens, tunisiens, qu'ils soient musulmans, juifs ou chrétiens. L'âge d'or de la boxe tunisienne Pour ces boxeurs qui se connaissaient tous et qui ont marqué l'histoire du Noble art, faisant les beaux jours du Palais des sports de Tunis, du stade du Belvédère, du stade Chedly Zouiten, entre autres, les années 1930, 1940 et 1950 furent l'âge d'or de la boxe professionnelle tunisienne. Le grand entraîneur, ancien champion, Jacques Chiche, disait : «Pour avoir une bonne réunion de boxe, tu as besoin d'un musulman, d'un chrétien et d'un juif». Ces anciens qui ont quitté ce monde et laissé une empreinte indélébile : Brahim « jeune » Mahouachi (le fair-play des poings), Sadok Bahri (punch et stylisme), Tarzan (esprit sportif et punch), Simon Bellaiche (le Prince de la Hafsia), Rezgui Guizani (le Fred Astaire de la Boxe), Victor Young Perez (le «Youki», le plus jeune champion du monde à 20 ans, mort en déportation), Habib Galhia (médaillé de bronze JO Tokyo 1964), et autres Sadok Omrane (le plus grand puncher que l'on ait connu), Young Salah (1er champion de Tunisie en 1928) ... et toutes ces autres gloires : Taoufik Belbouli (champion du monde), Imed Mathlouthi, Félix Brami, Gaetan Mikaleff (le Maltais de Tunis), Jules Bellaiche, Fathi Missaoui (médaillé de bronze JO Atlanta 1996), Kamel Bouali (champion du monde), Lotfi Belkhir, Mongi Abdou, Khemaïs Refai, Najib Zaddem, Raouf Harbi, Edmond Zerbib, Mounir Ayari, Noureddine Boughanmi, Gratien Tonna, Tahar Ben Hassen, Jean-Pierre Di Stefano, Bechir Bondka, Stéphane Ferrara, Habib Mahjoub, René Acquaviva, Mohamed Hamila, Mongi Nasri, Ali Saïdi (champion d'Afrique), Ferid Ben Jeddou, Naoufel Berabah, Lotfi Belkhir, Stéphane Haccoun (champion d'Europe), Claude Milazzo (le Sicilo-Tunisien), Aldo Cosentino, Hedi Slimani, Bill Joe Cohen, Sadok Bahri, Tahar Ghanjou et tant d'autres ... Conférence de presse Les organisateurs tiendront une conférence de presse mardi 21 mars, à 11h00, dans un hôtel à Tunis et dévoileront le programme de ce Xe défi des Champions. Une soirée qui promet d'être inoubliable et qui contribuera aussi à la relance du tourisme tunisien.