L'Orchestre symphonique tunisien renoue avec la musique de chambre à travers son concert mensuel donné mardi dernier à la salle Le Quatrième Art à Tunis. Autour d'un programme original consacré aux instruments à cordes et une trompette magnifiquement soufflée par le soliste Mohamed Lassaâd Moatemri, une fois de plus, l'Orchestre symphonique tunisien dirigé par le maestro Hafedh Makni, était à la hauteur des attentes d'un public subjugué par tant de beauté et de virtuosité. Avec le Concerto Grosso en Ré mineur d'Antonio Vivaldi, Hafedh Makni offre en ouverture un moment de tendresse et de lyrisme qui permet aux instrumentistes d'installer un climat de bien-être subtil ; les couleurs de l'orchestre se fondent dans un creuset harmonieux, sans tension. La Sonate en Ré majeur pour trompette (Allegro-Adagio-Allegro) de Henry Purcell est ensuite servie par une merveilleuse palette sonore poétique côté cordes, d'une part, et côté vent, d'autre part. Le trompettiste Mohamed Lassaâd Motemri, la découverte de la soirée, épousait les élans romantiques particuliers du compositeur anglais avec sensualité et émotion, tandis que le chef veille sur les cordes relançant à chaque fois le discours. Un rêve éveillé prolongé par les compositions chambristes qui suivent, toujours idéales de souplesse et de justesse de ton. Nimrod de Sir Edward Elgar et le Divertimento en Ré Majeur (Allegro-Adagio-Allegro) de W. Amadeus Mozart, conduites d'une main de maître, offraient des instants de pur bonheur avec des musiciens qui, sans vibrer les cordes, ont su rendre sève et énergie à ces partitions lumineuses. L'incontournable et désarmant Adagio de Tomaso Albinoni et la magnifique Valse de P.I.Tchaikovsky venaient ensuite prolonger ces instants féériques. Changement de ton avec Petite musique ...pour rire de W. Schröder, Hafedh Makni et les membres de l'Orchestre ne manquent pas d'humour, en interprétant cette composition haut en couleur, ils instauraient des rapports harmonieux entre le fond et la forme de l'œuvre offrant au public amusement et détente.Un régal d'humour, d'élégance et de rigueur. On enchaîne ensuite avec Asturias de I.Albeniz, la Danse Espagnole de Mohamed Makni, St Cecilia Rag de P.Wilby et The Dargason de G.Holst, merveilleusement orchestrées, ces chefs-d'œuvre peu connus étaient un défi pour les interprètes et un plaisir pour le public. Poruna Cabeza de C.Gardel, enfin, pour conclure, et l'on devine pourquoi, pour la gaieté, la force rythmique, l'inépuisable richesse mélodique qui font d'elle un joyau vitaminé. Le public était conquis. Le prochain rendez- vous de l'Orchestre aura lieu le 25 mars au Centre Culturel Néapolis à Nabeul. Avec à l'affiche les talentueux solistes Amine Triki au violon jouera Brahams, Youssef Messaoudi, à la clarinette, interprétera le 2e concerto de Weber, Lassaâd Moatemri à la trompette, et la magnifique soprano Emira Dakhlia, qui chantera du Rossini, du Verdi et du Bizet. Au programme, également, des œuvres de Beethoven,Tchaikovsky... A ne pas rater !