A l'occasion de la fête de la musique et la clôture de sa saison culturelle au Théâtre de la Ville de Tunis, l'Orchestre symphonique tunisien nous a embarqués samedi dernier, dans un beau voyage poétique. Une fois de plus, l'Orchestre symphonique de Tunis, dirigé par le maestro Hafedh Makni, a brillamment montré qu'avec lui la musique se pratiquait avec éclectisme, élégance et un insatiable souci d'offrir le meilleur du classique, des chefs-d'œuvre, connus et moins connus, trouvés dans les soutes des plus grands compositeurs. Exciter l'attention, réveiller les papilles auditives, voilà qui mérite la plus vive reconnaissance et crée des instants de pure «affinité élective». Le concert a débuté avec la somptueuse partition de Mozart, le 1er mouvement de la 25 symphonie. L'orchestre a livré une lecture bouleversante par sa simplicité et son évidence. Une entrée en matière orchestrale qui assurait le transport des âmes. A suivi le Concerto d'Antonio Vivaldi en ré majeur (allegro-largo-presto), joué avec brio par le jeune soliste Sami Dallali à la guitare qui, en compagnie de l'orchestre, a donné un récital d'une maîtrise et d'une douceur remarquées. La frénésie de ses doigts sur les cordes libère toute la splendeur d'une ligne mélodique puissante, joyeuse et lumineuse. Vint ensuite le deuxième Concerto en do mineur (allegro maestoso-adagio molto espressivo-allegretto) de J.S.Bach, interprété par le jeune soliste Mohamed Amine Ben Smida au violoncelle. Et, là aussi, le dialogue entre violoncelle et orchestre fut extrêmement fructueux. Ainsi, ils se sont exprimés avec lyrisme et tendresse, multipliant les traits virtuoses en convoquant un paysage musical d'une ampleur saisissante. Le souple enchaînement de pièces toutes plus belles les unes que les autres de Trepak (du ballet Casse-noisette) de Tchaikovsky à la foisonnante composition espagnole Paso doble plantait un décor de fête savamment agencé. Place ensuite au piano, avec le Concerto de Edvard Grieg en la mineur (1er mouvement), qui a été interprété par le soliste Bassem Makni. Possédant l'assurance tranquille d'un soliste en pleine possession de ses moyens, il nous a offert un récital d'un lyrisme mesuré, d'un toucher profond, et une interprétation fluide et juste qui confirme cette impression de force tranquille. Et, au final, une composition aux sonorités riches et foisonnantes de E.Elgar, Pompes et circonstances (Marche n°1). Un beau concert. Le ravissement et l'adhésion du public n'étaient que justice !