Ouverture, lundi après-midi, du cinquantenaire du cinéma tunisien à la Maison de la Culture Ibn-Rachik avec la projection du film El Fajr, de Omar Khlifi dans sa version numérisée. «A l'époque, M. Chedly Klibi a fait un appel aux cinéastes tunisiens qui étaient une dizaine seulement et qui avaient fait leurs études en France, dit Omar Khelifi. Il nous a dit alors que celui qui lui présentait un dossier complet pour la réalisation d'un long métrage sera soutenu et subventionné. Il a donné un délai mais lorsque le «deadline» est arrivé j'étais le seul à avoir présenté un dossier pour la réalisation d'un film. Le projet à été accepté. Plus tard, on dira que j'ai barré la route à d'autres cinéastes tunisiens. Ce n'est pas vrai. Je tiens à préciser qu'aucun des cinéastes présents à l'époque n'a présenté de dossier». Ainsi a parlé le cinéaste Omar Khlifi lors de l'hommage qu'on lui a rendu lundi à la Maison de la Culture Ibn Rachiq avant de raconter l'aventure de son premier film avec les peu de moyens dont il disposait et de l'éveil de la jeune Tunisie indépendante qui voulait faire de l'image et du cinéma une manière moderne de communiquer et de défendre la cause nationale en créant les JCC et les laboratoires de développement de la Satpec à Gammarth. Omar Khlifi a pris la parole après la présentation d'un résumé de 12 minutes de tous ses films El Fajr, Al moutamarred, Halima. Le ministre des Affaires culturelles Mohamed Zine El Abidine prendra ensuite la parole pour souligner le sens et l'importance d'une telle célébration à une date aussi symbolique que celle du 20 mars : «Omar Khlifi a parlé de ces moments où le cinéma tunisien fut fondé et on sait dans quelles conditions ces débuts ont eu lieu, dit-il. C'est un geste fondateur qui a donné naissance à toute une génération de cinéastes. Le plus important est que cet effort soit transmis aux générations futures et que le ministère des Affaires culturelles continue à soutenir les efforts des cinéastes avec les modestes moyens dont il dispose. Je considère également, en tant que créateur, que nous ne jouissons pas de nos droits d'être diffusés à l'intérieur et à l'extérieur du pays comme il faut. Et c'est pour cela qu'il faut revoir tous les circuits de diffusion et de distribution pour assurer la présence des créations tunisiennes». Le ministre des Affaires culturelles rendra ensuite hommage à Omar Khlifi avant la diffusion du film El Fajr dans sa nouvelle version numérisée en présence de Habib Chaâri et Salwa Mohamed. Rappelons qu'au mois de mars 1967, ce premier film 100% tunisien est né et projeté dans la salle Le Mondial, rue Ibn Khaldoun. Les dates qui ont été choisies sont symboliques pour fêter ce cinquantième anniversaire du cinéma tunisien : le 20 mars ouverture, le 9 avril un grand hommage sera rendu aux «fabricants» de films, à savoir les techniciens de l'image, du son, etc., qui apparaissent dans les génériques et qui ont joué un rôle très important dans le cinéma tunisien ces cinquante dernières années. Le 25 juillet, cette manifestation sera clôturée avec une rencontre qui réunira toutes les générations de cinéastes tunisiens, une manière de souligner la continuité dans la fabrication de l'image.