Au coup de sifflet final de l'arbitre Mehrez Melki au stade Hamda-Laouani pavoisé de drapeaux et de banderoles écrites en arabe et en anglais, la terre a tremblé à Kairouan. La ville entière chavira entre troupes folkloriques, danses, cris de joie et chants dont le tube du chanteur Naceur Labidi: «La JSK est mon amour pour toujours...». La Presse — En effet, après la victoire de la JSK (2 à 0) contre l'OCK, la fiesta frisant l'hystérie était totale et des milliers de supporters enfin soulagés après une saison harassante et une trop longue attente, ont envahi les principales artères de la cité aghlabide et ce pour fêter comme il se doit le retour de la JSK à la Ligue 1 et pour vivre une soirée inoubliable comme si elle allait s'éterniser. Abord de véhicules bondés ou juchés sur des motos, les jeunes, parés de vert et de blanc, se sont donné rendez-vous à la Cité commerciale pour exprimer leurs sentiments de gratitude aux dirigeants de la JSK, au staff technique et aux joueurs tout en improvisant une danse collective. Khmaïs Msahli, responsable du complexe culturel, n'arrive pas à cacher sa joie: «C'est magnifique... C'est super, on est tellement combles de bonheur ce soir... c'est un jour historique car la JSK a retrouvé sa vraie place dans le championnat tunisien et il n'y aura plus de retour en arrière. La JSK est une vraie école qui a fourni beaucoup de ses talents à de grandes équipes... La bonne prestation de notre équipe, le courage de tous les joueurs et ce résultat honorable sont pour moi un grand moment de ma vie...». Yassine Sebri, jeune gérant d'un salon de thé, renchérit : «Ce dernier match en Ligue 2 et la victoire de la JSK ont suffi pour faire oublier aux Kairouanais la cherté de la vie, l'insécurité dans les quartiers populaires, le prix du mouton du sacrifice et les guerres à travers le monde...En fait, le football est un phénomène social et un sport où le prestige et la fierté régionale ont tendance à se mélanger». Les youyous des femmes, les drapeaux, les enseignes au néon qui brillent et les klaxons des voitures ont ajouté à cet événement sportif beaucoup d'éclat et de couleur. Un peu plus loin, à Bab Jelladine, nous rencontrons d'autres visages heureux et nous reconnaissons ces voix perçantes et complices, cette joie populaire que tout le monde voulait partager pour que dure le festival du sport...