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Les obstacles aux objectifs du Millénaire
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 23 - 09 - 2010


Par Hmida BEN ROMDHANE
Il y a dix ans, en septembre 2000, l'ONU avait réussi à faire adopter par la communauté internationale un important document appelé les objectifs du Millénaire (ODM), qu'il faudrait réaliser en 15 ans. Ces objectifs au nombre de huit consistaient à réduire de moitié la pauvreté extrême dans le monde, à généraliser l'éducation primaire, à progresser au niveau de l'égalité des sexes, à promouvoir la santé maternelle, à combattre la mortalité infantile, le sida et le paludisme et, huitième objectif, à préserver l'environnement.
Plus de 140 dirigeants du monde entier s'étaient réunis au début de cette semaine pour évaluer les réalisations et voir si les deux tiers du temps écoulé étaient des années précieuses pour l'aide apportée aux pauvres ou, au contraire, du temps perdu.
Il faut dire que la décennie passée à tenter de réaliser les objectifs du millénaire n'était ni un modèle de générosité dont se souviendraient les générations futures, ni une décennie totalement perdue. Le bilan est très mitigé en fait. Et si les cinq années qui nous séparent de l'échéance de 2015 ressemblaient aux dix précédentes, les objectifs du millénaire ne seraient certainement pas réalisés à temps.
Cela dit, il y a des pays qui, durant les dix dernières années, ont fait de réels progrès sur la voie de la réalisation des objectifs fixés par l'ONU en 2000. La Chine a tiré des centaines de millions de ses citoyens de l'extrême pauvreté, et le niveau de vie du peuple chinois progresse assidûment. En Afrique, et bien que la guerre continue à faire des ravages dans plusieurs régions, des pays comme l'Ouganda, le Rwanda, le Malawi ont fait de réels progrès en termes de lutte contre le sida, la malaria et la tuberculose, ce qui s'est traduit par un substantiel accroissement de l'espérance de vie.
Au niveau économique, l'Afrique avait un taux de croissance négatif de moins 0,3% par an au cours de la décennie 1990-2000. Au cours de la décennie écoulée, 2000-2010, le taux était porté à 3,1% en moyenne grâce notamment à la demande massive de la Chine de matières premières africaines et de la grande implication de ce pays au niveau de la construction des infrastructures de base dans le continent noir.
Mais les quelques progrès enregistrés çà et là ne font pas oublier l'immensité de la tâche et les obstacles sérieux qui entravent la marche collective sur la voie de la réalisation des objectifs du millénaire.
Le premier obstacle est le taux de croissance démographique qui reste exagérément élevé dans plusieurs pays d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine. Un taux ayant une relation de cause à effet évidente avec le niveau de pauvreté. Plus on est pauvre, plus on a d'enfants et moins on a de possibilités pour bien les nourrir, les soigner et les éduquer. C'est le piège de la pauvreté qui fait que tous les progrès réalisés dans les régions pauvres d'Asie et d'Afrique sont pratiquement annulés par un taux de croissance démographique galopant.
Le deuxième obstacle est celui des catastrophes naturelles, de plus en plus fréquentes et de plus en plus violentes. Le cas du Pakistan est particulièrement inquiétant. Voici un pays pauvre qui avait déjà beaucoup de peine à réaliser ne serait-ce qu'une modeste partie des objectifs du millénaire, quand il fut frappé par une catastrophe de proportions bibliques qui le ramena cinquante ans en arrière. Du coup, ses objectifs ne sont plus ceux du millénaire, mais consistent plutôt à réparer ce que les terrifiantes inondations ont détruit, ce qui prendrait des années et coûterait des centaines de milliards de dollars.
Ce genre d'obstacles, par définition imprévisible et contre lequel on ne peut rien, risque d'être plus fréquent et exacerbé par les changements qui affectent le climat et l'environnement dont la préservation est l'objet du huitième objectif du millénaire. Un objectif qui, jusqu'à maintenant, est un échec total, si l'on se réfère aux résultats désastreux du sommet de Copenhague de décembre 2009.
Le troisième obstacle est relatif aux difficultés de financement des objectifs du millénaire. La crise économique et financière qui a secoué les pays donateurs a constitué sans doute un frein à la réalisation de ces objectifs. Mais de par son caractère momentané, elle ne constitue pas à proprement parler un problème fondamental. Le vrai obstacle à ce niveau réside dans la cupidité incroyable des contribuables très riches des pays nantis.
Ce qui se passe actuellement aux Etats-Unis, par exemple, laisse pantois les plus blasés d'entre nous. Ceux qui se plaignent aujourd'hui, se lamentent et s'arrachent les cheveux, ce ne sont pas les millions de chômeurs qui peinent à joindre les deux bouts, ce ne sont pas les centaines de milliers de familles qui se sont vus saisir leurs logements par les banques, mais les millionnaires et les milliardaires en dollars qui pestent et fulminent contre Obama.
Pourquoi cette «rage politique», comme l'appelle le Prix Nobel d'économie, Paul Krugman, des Américains les plus riches qui traitent Obama non seulement de «communiste», mais aussi de «Hitler» et de «traître à l'Amérique» ? Tout simplement parce que, face au déficit budgétaire vertigineux, il leur a demandé de faire un petit effort et d'accepter de payer un peu plus d'impôts…
Voilà où se trouve le plus grand obstacle à la réalisation des objectifs du millénaire. Il est dans cette cupidité des immensément riches qui, plus ils accumulent de l'argent, plus ils sont réticents à en donner. S'ils refusent de contribuer à combler le déficit budgétaire abyssal de leur pays, comment peut-on attendre d'eux qu'ils contribuent à la construction d'écoles en Afrique ou de conduites d'eau potable dans les coins reculées d'Asie ou d'Amérique latine ?
Certes, il y a les deux personnes les plus riches d'Amérique, Bill Gates et Warren Buffett, qui ont décidé de mettre le gros de leur fortune au service de la lutte contre la pauvreté et les épidémies dans le monde, mais elles demeurent deux exceptions dans un milieu foncièrement cupide, pas seulement aux Etats-Unis, cela va sans dire.


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