«Nous sommes mobilisés pour apporter la meilleure solution à la conception d'une meilleure utilisation des énergies renouvelables. Nous savons que les projets sont spécifiques, que leur rentabilité est encore à l'étude, que le choix des techniques d'investissement n'est pas encore totalement défini, mais nous sommes engagés pour l'avenir du pays», affirme Ahmed El Karam, président de l'Association professionnelle tunisienne des banques et des établissements financiers Le cadre juridique initial de la loi relative à la production d'électricité par le secteur privé date de 1996, où il y avait des développeurs, des entrepreneurs et des opérateurs qui se préparaient depuis plus de 10 ans au jour où ils pourraient monter leurs projets et vendre de l'électricité pour réseau et à la Steg. Aujourd'hui, «nous avons un cadre complet et nous pouvons finalement entamer l'étape tant attendue d'investir dans les énergies renouvelables à grande échelle, de donner un rôle significatif au secteur privé. Il est important, avant de lancer l'appel à projets pour accorder les autorisations, de comprendre le niveau d'intérêt et de préparation du secteur financier tunisien, des risques de ces projets et des capacité d'absorption pour les financements nécessaires», précise Mme Héla Cheikhrouhou, ministre de l'Energie, des Mines et des Energies renouvelables, lors d'un workshop organisé par le ministère de tutelle sur «le financement des projets de production d'électricité à partir des énergies renouvelables». La structure est la suivante: les premières vagues de projets qui vont être réalisés de 2017 à 2020 totaliseront 1000 MW, moyennant des investissements de l'ordre de 2 à 2,5 MDT. Le secteur privé accapare la production de 2/3 des 1000 MW, et le 1/3 restant sera produit par la Steg. «Les deux tiers qui seront produits par le secteur privé sont découpés en un tiers sous le régime d'autoproduction ou d'autoconsommation. Les projets seront approuvés selon le régime des autorisations, un régime permettant à un privé de construire une centrale photovoltaïque dont la capacité ne dépasse pas 10 MW, ou une centrale éolienne d'une capacité minimum de 30 MW. Nous avons lancé un appel à projets et nous avons fixé six mois pour que les entrepreneurs décident de leurs financements, technologies, partenariat...etc. Pour le régime des concessions, avec une capacité de 200MW partagés entre solaire et éolien». Pour la dette, la stabilité des contrats et l'efficience du coût d'électricité, «nous comptons encourager les financements en dinars tunisien, vu le glissement que connaît le dinar. En outre, la Steg s'engage à travers un contrat d'achat de l'énergie sur la durée utile du projet, le cas de la centrale de Radès, en l'occurrence, a prouvé que la Steg a honoré ses engagements». Il est à signaler que le coût de raccordement est à la charge de l'investisseur privé. Idem pour les études de faisabilité qui devraient être élaborées par le secteur privé sur un terrain que l'investisseur choisirait. Selon M. Ahmed El Karam, président de l'Association professionnelle tunisienne des banques et des établissements financiers, les énergies renouvelables sont nécessaires pour l'économie du pays. «Nous subissons, nous souffrons des effets néfastes des énergies fossiles. Des énergies fossiles qui nous coûtent cher en termes de pressions sur le budget de l'Etat. La Caisse de compensation alloue des centaines de millions de dinars pour subventionner le pétrole. Les énergies renouvelables, en termes de croissance et de création d'emplois, d'impulsion de nouvelles activités et de lancement de nouvelles filières, pourraient sans conteste dynamiser l'économie nationale. Les investissements dans les énergies renouvelables pourraient également contribuer au développement régional et désenclaver les zones les plus reculées du pays». Et d'ajouter que la Tunisie a signé des accords de coopération, «qui nous responsabilisent en vue d'une contribution forte pour des objectifs très précis en termes de limitation des effets de serre, de tout ce qui est de nature à mieux équilibrer l'avenir de la planète, voire des citoyens». La concrétisation de ces objectifs passent inévitablement par le développement des énergies renouvelables. «Nous sommes mobilisés pour apporter la meilleure solution à la conception d'une meilleure utilisation des énergies renouvelables. Nous savons que les projets sont spécifiques, que leur rentabilité est encore à l'étude, que le choix des techniques d'investissement n'est pas encore totalement défini, le fonctionnement des unités dépend de plusieurs contraintes, mais nous sommes engagés pour l'avenir du pays et apporter des solutions et rendre rentable ce qui n'était pas ou ce qui était partiellement rentable. Les moyens et les instruments mis en place sont de nature à appuyer ces solutions».