Femmes, vous n'êtes pas seules Dans le cadre des festivités marquant la Journée internationale des femmes, le Centre de recherches, d'études, de documentation et d'information sur la femme (Credif) a organisé récemment, avec l'appui de l'Union européenne et du fonds des Nations unies pour la population (Unfpa), une rencontre-débat autour du thème de la violence à l'encontre des femmes. Combattre le fléau de la violence Cette rencontre a été marquée par deux interventions assurées par les Prs Sana Ben Achour et Rachida Jelassi, ainsi que des présentations sur le plaidoyer engagé par le Credif pour l'adoption de loi intégrale contre la violence à l'égard des femmes et la création d'un observatoire national sur les violences fondées sur le genre (Article 39). M. Mario Giuseppe Varrenti, chef de section gouvernance de la délégation de l'union européenne en Tunisie, a déclaré, à ce propos, que «le Credif a déjà organisé une séance sur le projet de loi contre la violence faite aux femmes. En tant qu'Union européenne, nous avons apporté notre appui au programme du ministère des affaires de la femme, de la famille et de l'enfance pour l'égalité entre les hommes et les femmes. Nous devons lutter contre la violence à l'encontre des femmes dans le cadre d'une approche globale». De son côté Pr Dalenda Bouzgarrou Larguèche, directrice générale du Credif, a expliqué «que le Credif s'est engagé dans des négociations afin de convaincre les décideurs de l'importance de l'adoption d'une loi qui pénalise la violence», affirmant, par ailleurs que : «La violence aujourd'hui est un fléau et une honte pour la Tunisie!». Les horizons s'éclaircissent Sociologue et chargée de l'Observatoire genre et égalité des chances au sein du Credif, Mme Sonia Ben Jemia joue un rôle de rassembleuse : «Ma présentation s'articule autour de l'expérience de l'Observatoire genre et égalité des chances au Credif en matière desuivi du phénomène de la violence fondée sur le genre. Justement, j'ai présenté quelques éléments de réflexion qui pourront aider à la mise en place d'un observatoire national de lutte contre la violence faite aux femmes et dont la création a été proposée dans le cadre du projet de la loi intégrale sur la violence à l'encontre des femmes et des filles». L'oratrice a ajouté que depuis sa restructuration, en 2012, l'Observatoire genre et égalité des chances a fait l'objet d'une redynamisation et d'une autocritique au niveau de ses missions, son positionnement scientifique, ses approches de ses mesures de suivi et d'observation. «Nous sommes arrivés à le baptiser Observatoire genre et égalité des chances. La question de la violence est l'une des priorités que nous nous sommes fixés pour la période 2016-2020. L'une des lacunes à laquelle nous devons pallier est l'insuffisance de statistiques sur tous les aspects de ce phénomène et qui sont éparpillées et non actualisées. Du coup, nous avons engagé des discussions avec des représentants gouvernementaux, des experts pour identifier les causes à l'origine de l'insuffisance des statistiques sur ce phénomène. Nous devons, en effet, obtenir des indicateurs et des statistiques précises et actualisées pour mieux cerner l'évolution de ce phénomène. D'ici décembre 2017, sept nouvelles batteries d'indicateurs s'ajouteront pour mieux cerner les études sur les violences psychologiques, professionnelles, économiques à l'encontre des femmes et des filles». Pr Dorra Mahfoudh se dit, elle, optimiste pour l'avenir de la femme en Tunisie : «L'objectif est de lancer un plaidoyer afin d'aboutir au vote d'une loi intégrale qui protège les femmes de la violence. Les citoyens, les médias, les enseignants et les éducateurs doivent se mobiliser pour que les femmes ne subissent plus aucune violence. De nombreux hommes sont prêts à s'engager pour changer la société, afin qu'il y ait moins de discrimination à l'égard des femmes qui sont leurs collègues, leurs femmes...».