Le musée de la création médicale aura constitué un événement marquant du programme de "Sfax, Capitale de la culture arabe 2016". Ouvert, mercredi 8 mars courant à la galerie Mohamed Fendri, à la Kasbah, le musée de la création médicale, a plié bagage le 20 du même mois, non sans avoir marqué les esprits, éveillant un fort sentiment de fierté de l'apport précieux de la civilisation arabo-musulmane à la civilisation universelle. Le musée est l'œuvre du professeur en chirurgie orthopédique, Ahmed Dhieb, chantre de l'arabisation de l'enseignement de la médecine et fervent défenseur de la langue arabe. C'est aussi le fruit d'un patient travail de recherches, de compilations et de confection, facilité par les profondes connaissances de son concepteur dans le domaine de l'anthropologie. Le musée expose 454 instruments de chirurgie utilisés par les médecins arabes entre cautères, bistouris, scalpels, ciseaux, crochets, seringues, canules ainsi que des instruments utilisés en chirurgies générale, orthopédique, faciale, obstétrique, dentaire, en plus de ceux utilisés en pharmacie, etc. Il comprend également une vingtaine de tableaux représentant les portraits de médecins arabo-musulmans célèbres (dont Avicenne, Ibnou Annafis, Ibnou Aljazzar), des scènes de pratiques chirurgicales ou de consultations médicales, tel qu'imaginé par le professeur lui-même, autant d'œuvres picturales qui dévoilent une des multiples facettes du docteur Dhieb, artiste-peintre, chercheur, auteur d'une cinquantaine d'ouvrages «mettant en valeur à la fois l'apport de la médecine arabo-islamique et la terminologie arabe.» Les illustrations sont accompagnées de notes biographiques, de mentions explicatives et de commentaires. On y découvre différents modes d'anesthésie, on y puise des informations portant sur la découverte de la circulation sanguine, la naissance de la première officine préfigurant la profession de pharmacien, la première ordonnance médicale délivrée apparemment par l'illustre Ishaak Ibnou Omrane à Kairouan, ainsi que de riches informations concernant différentes spécialités médicales et particulièrement chirurgicales. L'exposition a soulevé l'admiration des visiteurs pour qui elle a constitué une découverte agréable d'aspects glorieux de notre histoire, généralement ignorés ou méconnus. La possibilité de voir l'exposition devenir permanente pourrait être entrevue, comme l'ont laissé entendre aussi bien la coordinatrice générale du comité exécutif de "Sfax, Capitale de la Culture arabe 2016", Houda Kchaou, que Rabiâa Belfguira, responsable des Affaires administratives et financières de la manifestation et commissaire régionale aux Affaires culturelles. Sfax pourrait alors s'enorgueillir d'avoir son Musée des instruments de la chirurgie arabe qui viendrait enrichir le paysage culturel régional, à l'instar du Musée national de la médecine de Tunis, créé le 8 novembre 1997. Le musée dont le père n'est autre que le professeur Dhieb expose «Une variété d'instruments et de documents historiques concernant la médecine en Tunisie»