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Une lecture synthétique de la médecine dans notre culture
La Presse Lettres, Arts et Pensée : Nouvelle parution - La pathologie dans la médecine arabo-islamique, de A. Ben Rejeb et N. Ghazouani
Publié dans La Presse de Tunisie le 05 - 11 - 2010

• La médecine arabo-islamique, d'expression arabe à ses débuts, puis persane, turque et urdue par la suite, s'est appuyée autant sur les fondements culturels arabes originels que sur l'héritage grec, perse ou indien, toujours plus ou moins reconsidéré à travers les valeurs morales et déontologiques venues de l'Islam.
La pathologie dans la médecine arabo-islamique des professeurs Najet Ghazouani et Abdelkhalek Ben Rejeb se base sur les principales «sommes» médicales musulmanes : Le canon en médecine d'Ibn Sina (Avicenne), Al Malaki d'Ali Abbas Majoussi (Aly Abbès), Al Hawi d'Al Razi (Rhazès), Attaysir d'Ibn Zohr (Avenzoar), Al-Kullyat d'Ibn Rochd (Averroes), Attaarif d'Abu Al-Qacim Zahaoui (Abulcassis), Zad Al-Musafir (Le Viaticum) d'Ibn Al-Jazzar (Algizar) et de tant d'autres ouvrages d'Ibn Nafis, Ibn Toufail, etc.
Les textes abondamment cités ont donc été extraits d'ouvrages de première main. Ils sont éloquents et démontrent, si besoin est, que ce qui caractérisait la médecine arabo-musulmane est, comme le soulignait Sédillot dans son traité Histoire des Arabes, «l'esprit véritablement scientifique qui présida à ses travaux… N'admettre comme vrai que ce qui a été démontré par l'expérience; tel est le principe enseigné par les Maîtres. Les Arabes étaient, au IXe siècle, en possession de cette méthode féconde qui devrait être si longtemps après, entre les mains des modernes,l'instrument de leurs plus belles découvertes».
D'abord empirique chez les Arabes, la médecine prit un essor considérable, facilité en cela par l'expansion de la langue arabe, devenue officielle. Les califes à Damas, Bagdad, Kairouan, Cordoue, Séville eurent surtout le mérite de protéger, d'aider et d'encourager les savants de leur vaste empire, en les invitant à leur cour, en leur fournissant les instruments nécessaires à la pratique de leur science et en créant des centres d'étude et d'enseignement, dans lesquels la médecine tenait une large place. C'est ainsi que la médecine, dans les pays de langue arabe, prit une importance telle qu'elle a fini par rayonner sur toute l'Europe. On admet volontiers que cette réussite scientifique, en général, et médicale, en particulier, passa par plusieurs étapes.
La première fut la traduction des écrits des civilisations antérieures. Cette étape s'est poursuivie durant deux siècles, depuis l'avènement de l'Islam jusqu'à la première moitié du IXe siècle.
La seconde étape fut celle de l'apport et de la contribution des musulmans dans l'enrichissement de la science. Elle s'étendit du IXe au XIVe siècle.
Enfin, la troisième étape est celle de la décadence, du recul et de l'agonie du monde arabo-musulman. Une époque marquée par le passage progressif du flambeau de la civilisation des mains d'une société humaine, désormais sur le déclin parce que menacée par un rigorisme religieux strict, rigide et austère, aux Européens. C'est alors qu'on vit apparaître un mouvement de traduction inverse, de l'arabe vers le latin, l'hébreu, le français, l'anglais, l'allemand…
Dans cet ouvrage, les auteurs se sont intéressés à l'analyse de différents manuscrits des noms les plus brillants de la médecine arabe en les comparant aux données actuelles de la médecine afin d'évaluer le degré d'évolution de cette médecine arabe.
Différentes pathologies (inflammatoire, tumorale bénigne et maligne, pseudo-tumorale, vasculaire, métabolique de surcharge et, enfin, malformative) ont été étudiées et classées. Ces œuvres sont‑:
- Les dix traités de l'œil de l'Irakien Hounayn Ibn Is'haq (Johannitius) (809-877)
- Le contenant (Al Haoui) de l'Iranien Rhazès (865-925)
- Al Malaki (Le livre Royal) de l'Irakien Haly Abbès (Xe siècle - 994)
- Le Canon de l'Iranien Avicenne (980-1035)
- Al Kelliette fi attib (Sciences fondamentales en médecine) d'Averroès (XIIe siècle, Cordoue)
- Attaysir (facilitation) d'Avenzoar (Séville, 1072-1162)
- Guide pour ceux qui ne peuvent improviser d'Abulcassis (Cordoue, 936-1013)
- Viatique du voyageur d'Ibn Al Jazzar (Kairouan, 891-980).
Un rayonnement aujourd'hui occulté
Dans la partie terminale de cet ouvrage, les auteurs ont passé en revue les multiples raisons qui ont contribué au grand essor de la médecine arabe. Ainsi, les médecins ont réussi à réaliser de nombreuses découvertes cliniques en individualisant de nombreuses pathologies, en concevant de nouveaux médicaments, en produisant de nombreux instruments chirurgicaux qui ont révolutionné le domaine médical.
Les Arabes ont créé des maristans (hôpitaux) plusieurs siècles avant l'Occident. Le premier hôpital a été bâti à Bagdad par Haroun Al-Rachid. Au Xe siècle, les médecins arabes se déplaçaient dans les campagnes les plus retirées pour soigner les paysans. Les séjours à l'hôpital étaient gratuits, de même que les consultations et les visites médicales chez les indigents.
Ils ont également introduit la notion de médecine globale, celle qui s'intéresse au corps et à l'âme. Ils ont accordé un intérêt évident à l'hygiène et à la médecine préventive et ont développé l'ophtalmologie,une des branches médicales où ils ont excellé, tant dans le domaine théorique que dans celui de la pratique.
Cet ouvrage, fruit d'une méditation nostalgique et d'une réflexion profonde prend fin sur cette confession : «Cette étude n'est point une méditation morose sur les ruines d'un passé révolu. Elle vise à faire appel aux descendants de Rhazès, Majoussi, Avicenne, Averroès, Avenzoar, Ibn Al Jazzar et bien d'autres, à un réveil et à une prise de conscience, pour le plus grand profit de l'humanité. Nous espérons qu'ils la serviront avec la même foi que leurs aïeux qui, loin de l'obscurantisme moyenâgeux de l'époque, ont été les protagonistes d'une brillante civilisation».
* La pathologie dans la médecine arabo-islamique, de Abdelkhalek Ben Rejeb et Najet Ghazouani - Préface de Abdelwahab Bouhdiba-Beït Al-Hikma, septembre 2010.


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