Fermé depuis le 15 janvier 2016, le Théâtre municipal de Tunis subit une opération de lifting qui a démarré fin février 2016. La Bonbonnière rouvrira ses portes le 26 avril 2017 après des travaux qui ont duré une année et demie avec un coût total de 2 millions et demi de dinars. Après les procédures d'usage concernant l'appel d'offres ainsi que les retards causés par un premier entrepreneur qui n'a pas rempli ses engagements et s'est absenté pendant une période, la municipalité de Tunis a dû engager un autre entrepreneur qui a démarré les travaux fin février 2016. Trois institutions ont veillé sur les travaux de rénovation : l'Association de sauvegarde de la Médina (ASM), notamment Amel Meddeb, la sous-direction des études et nouveaux travaux de la municipalité de Tunis sous la houlette de Yassine Mahjoub, Khaled Jeliti et Hamadi Chérif et l'entreprise de bâtiment en charge d'effectuer la plupart des travaux. Un musée dans la cave Une année et demie de travaux qui ont concerné tout d'abord la cave qui contient des décors anciens, des tableaux, des documents et des affiches remontant à une centaine d'années. « L'opération de tri a pris beaucoup de temps, mobilisant une grande équipe. Le président de la municipalité de Tunis a effectué des visites hebdomadaires pour superviser les travaux », révèle Zouheir Raïs, directeur du théâtre. Envahie par des eaux souterraines et l'humidité, la cave était dans un piteux état. Un système d'aération, d'étanchéité et d'embellissement a touché particulièrement le parterre et les murs fissurés. « Nous avons consacré une des pièces de cette cave grandiose, aujourd'hui devenue exploitable, pour monter un musée réunissant décors, costumes et affiches anciens », confie, d'autre part, le directeur. Les bureaux de l'administration du théâtre ont été également renouvelés et agrandis en respectant le style architectural de l'ancien bâtiment qui date de 1920. Les portes et le sol ont subi un traitement spécifique. Le marbre défectueux du sol et les portes en bois ont été remplacés par des matériaux authentiques. « On a opté pour des chantiers éclatés avec des équipes qui ont travaillé en parallèle », précise Zouheir Raïs. La rénovation a concerné aussi les loges des artistes : traitement des murs, peinture, éclairage et nouvel ameublement ont été effectués pour le confort et le repos des artistes. L'entrée des artistes a été, à son tour, refaite avec du marbre de qualité et du bois. De même, le balcon a été solidifié, le plafond du salon d'honneur a été refait par un spécialiste égyptien, les toilettes ont été retapées à neuf et de nouveaux sanitaires ont été installés. Un ascenseur pour les handicapés Actuellement, on est au stade de la finition de la scène et de la salle de spectacle. Les sièges des spectateurs ont été traités et non modifiés. La moquette est provisoirement gardée en l'état. «Le fournisseur n'a pas honoré ses engagements, ce qui nous a contraints à faire appel à un autre représentant. La nouvelle moquette sera installée lors de la fermeture annuelle du théâtre, soit après le mois de Ramadan», explique Zouheir Raïs. «Des tapis rouges seront installés provisoirement dans les couloirs», ajoute-t-il. Quant à la scène, le bois des planches est traité avec une pâte spéciale, le mur peint en noir mat, les pendillons sont importés de France et le rideau en velours rouge séparant la scène de la salle bénéficiera d'un entretien. Bonne nouvelle pour les personnes à mobilité réduite, un ascenseur habillé avec le même style que celui des loges et une rampe spéciale pour les chaises roulantes ont été aménagés pour permettre à ce public d'assister aux spectacles sans souci. Les guichets ainsi que la façade du théâtre ont été repeints dans le même style qu'autrefois. Il reste encore le mobilier qui a été commandé à une entreprise située à Kélibia, spécialisée dans la fabrication de meubles anciens. Le matériel d'éclairage : projecteurs, console numérique de lumière haut de gamme, et le matériel du son : les baffles et autres accessoires ont été renouvelés, sans oublier le système de sécurité et d'alarme. La Bonbonnière, construite par l'architecte français Jean-Emile Resplandy, retrouve enfin sa splendeur et son aura d'antan.