Tunisie : Hausse de 32% des exportations des produits agricoles bio    Orange Digital Center et Coursera s'associent pour offrir des formations certifiantes gratuites sur les nouveaux métiers du numérique    Situation globale à 9h suite la confirmation d'Israël des frappes sur le sol iranien    Affaire de complot - Les membres du comité de défense empêchés d'accéder à la prison de la Mornaguia    Météo | Des nuages passagers sur la plupart des régions    Météo : Températures en légère baisse et vent fort sur la plupart des régions    Classement des pays arabes les plus endettés auprès du FMI    Tunisie – Le retour en été des TRE au centre d'un entretien Hachani-Ammar    Ministère de l'Intérieur : Arrestation d'un terroriste classé « très dangereux » à Kasserine    Kasserine : arrestation d'un dangereux terroriste    Un journaliste palestinien remporte le prix du World Press Photo    Brésil : Une jeune femme utilise le cadavre de son oncle pour un retrait bancaire    Stuttgart : Ons Jabeur éliminée en huitièmes de finale    Google vire des dizaines d'employés qui râlaient contre un contrat sur l'IA avec Israël    Kairouan : Un élève de 14 ans poignarde un enseignant en plein cours    Jazz Club de Tunis et Centre d'Art B7L9 s'associent pour célébrer la Journée internationale du jazz    Sfax : Rapatriement volontaire des migrants    La Juventus condamnée à payer près de 10 millions d'euros à Cristiano Ronaldo    Investissements déclarés: 2772 projets réalisés en 2023 pour 3,2 milliards de dinars    La Tunisie mise sur le dessalement pour sécuriser son approvisionnement en eau    Complot contre la sûreté de l'Etat : report de l'affaire au 2 mai    La TSB Bank annonce un déficit de plus de cent millions de dinars en 2022    Kairouan : un élève du collège tente de poignarder un enseignant    Oui, cette photo a été prise à Gaza    8 blessés après un séisme dans l'ouest du Japon    La Tunisie choisie pour le prochain congrès annuel des Italiens du Monde    Réunions de printemps du FMI et du groupe BM : Nouri évoque l'impact du changement climatique en Tunisie    Tourisme : Des prévisions fortes et une haute saison bien partie !    Météo en Tunisie : pluies éparses sur les régions ouest, du centre et du nord    Pourquoi | Sfax aussi ravagée par la cochenille !    Adhésion de l'Etat de Palestine à l'ONU : report à vendredi du vote au Conseil de sécurité    CMR : Création de nouvelles chambres de commerce et d'industrie    Régularisation de la situation des ouvriers de chantiers (de moins de 45 ans)    Les ministres de l'Intérieur tunisien et italien discutent de l'immigration et du crime organisé    On nous écrit | Inscrire «La muqaddima d'Ibn Khaldun» sur le registre de la mémoire du monde de l'Unesco    Kaïs Saied préside la célébration du 68e anniversaire de la création des forces de sécurité intérieure (Vidéo)    Mohamed Boughalleb condamné à six mois de prison    Film Animalia de Sofia Alaoui projeté dans les salles de cinéma en Tunisie (B.A. & Synopsis)    Ons Jabeur se qualifie au prochain tour du tournoi WTA 500 de Stuttgart    Le sport Tunisien face à une crise inquiétante    Comar D'or 2024 : Liste définitive des romans sélectionnés    Plus de 700 artistes participeront au Carnaval International de Yasmine Hammamet    Livre – «Youssef Ben Youssef» de Lilia Ben Youssef : Ben Youssef en plan serré    Le CSS se fait de nouveau accrocher à Sfax : Des choix déplacés...    Vient de paraître: À la recherche d'un humanisme perdu de Abdelaziz Kacem    Foire internationale du livre de Tunis : 314 exposants de 25 pays    Le CAB perd de nouveau en déplacement à Tataouine : Une mauvaise habitude !    L'ESM gagne dans la douleur devant l'AS Soliman – Kaïs Yaâcoubi : «Il faut être réaliste pour gagner des points »    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Le défi au temps
Ces creusets de la culture : Le Théâtre de la ville de Tunis

Qui de nous n'a pas été marqué par cet édifice qui orne l'artère principale de la capitale, et même si certains n'ont pas eu l'occasion de s'asseoir sur ses fauteuils rouge écarlate et d'y apprécier une pièce de théâtre ou un concert de musique, ils ont dû certainement frôler ses marches en marbre blanc, donner un rendez-vous galant devant son grand portail ou crier haut et fort sa détermination à défendre la liberté de créer, un certain 27 mars 2012.
Il s'agit de la «Bonbonnière», comme il plaît au monde du théâtre de l'appeler, vu sa forme.
Mais en cette période où les artistes se sentent menacés et que la liberté d'expression est devenu un combat quotidien, il serait opportun de se rappeler ce symbole de la culture, ce haut lieu des arts et du théâtre...ces planches qui ont accueilli des «monuments» et des jeunes talents.
Un flash-back (*) nous ramène au début du siècle dernier, quand l'architecte Jean-Emile Resplandy, par ailleurs architecte de la famille beylicale, a conçu le théâtre de la ville de Tunis et réalisé de nombreux autres bâtiments de Tunis.
Le théâtre, première version, dont la capacité d'accueil ne dépassait pas 856 places, est démoli en 1909. Il est transformé et agrandi pour accueillir 1 350 sièges sur quatre niveaux (orchestre, balcon, mezzanine et galerie). La Bonbonnière, dont seule la façade extérieure est laissée intacte, est inaugurée à nouveau le 4 janvier 1911.
Ce théâtre, à la superbe architecture style Art nouveau, fut inauguré (la première fois) le 20 novembre 1902 avec un opéra en cinq actes de Jules Massenet, «Manon». Depuis cette date, il n'a jamais cessé d'être un creuset de la création artistique : opéras, ballets, concerts symphoniques, art dramatique... Les grands maîtres de l'opéra ont fait l'essentiel du programme des premières saisons avec les plus prestigieux acteurs et voix de l'époque. Citons pêle-mêle, parmi ces maîtres, Wagner, Verdi, Puccini, Bellini... Les grands musiciens français, jusqu'aux plus obscurs compositeurs, figuraient aussi au programme, avec Massenet, déjà cité, mais aussi Meyerbeer, Gounod, Saint-Saëns, Halévy, Charles Lecoq et un certain Planquette.
Côté théâtre, il faut évoquer tout naturellement le souvenir de Sarah Bernhardt et les plus grandes tragédies de la Comédie-Française de l'époque. Madame Sans-Gêne de Victorien Sardou fut, par exemple, donnée dès 1905. Entre les deux guerres, les maîtres du théâtre, qui faisaient la modernité du moment, sont venus jouer sur la scène du Théâtre municipal. Louis Jouvet, membre du fameux Cartel théâtral (avec Dullin, Copeau et Baty), avait même reçu une décoration tunisienne à la suite d'une représentation de son plus grand succès, Knock ou le triomphe de la médecine, film français réalisé en 1933 par Roger Goupillières et Louis Jouvet, scénario d'après la pièce de théâtre satirique de Jules Romains (Knock, écrite en 1923).
De Sarah Bernhardt à Wahbi et Farid
En plus d'un siècle, le Théâtre municipal de Tunis a accueilli sur ses planches les plus grands noms de la scène tunisienne et internationale : Sarah Bernhardt, Salama Hegazi, Gérard Philipe, Youssef Wahbi, Jean Marais, Aly Ben Ayed et bien d'autres. Le 27 mars 1970, la Bonbonnière va vivre un moment tragique et historique quand l'inimitable chanteur-compositeur Ali Riahi succombe à une crise cardiaque face au public.
Sur la scène de ce théâtre, de multiples pièces ont été majestueusement représentées par les grands comédiens du 4e art tunisien, arabe et international, ce qui a permis aux Tunisiens de découvrir de nombreuses écoles de théâtre et les œuvres de la littérature dramatique.
Après la Seconde Guerre mondiale, ce sont les monstres sacrés de l'époque qui sont venus étonner le public contemporain, à l'exemple de Gérard Philipe et le Théâtre national populaire de Jean Vilar. De son côté, la compagnie Renaud-Barrault était venue à plusieurs reprises proposer les surprenantes mises en scène de Jean-Louis Barrault. Evidemment, le théâtre de boulevard était constamment à l'affiche avec ses monstres sacrés, tels que Paul Meurisse, Pierre Brasseur, Daniel Gélin, Bernard Blier, François Périer. Les grands comédiens et les grandes vedettes du cinéma et du théâtre d'alors ont été sollicités avant même l'indépendance du pays : Georges Abiadh, Youssef Wahbi et, surtout, Zaki Tulaymet qui fut même pendant quelques années directeur de la Troupe de la Ville de Tunis. Et l'on ne peut oublier le passage du grand Férid El Atrach ainsi que l'inoubliable étoile de la danse orientale, Samia Jamel.
Aly Ben Ayed et le Nouveau Théâtre
Après l'Indépendance, le théâtre tunisien, à travers la Troupe de la Ville de Tunis, fondée en 1954, a brillé de mille feux, surtout sous la direction du grand réformateur de la scène que fut Aly Ben Ayed, entre 1963 et 1972. Ce furent les brillantes créations marquantes du tout début des années 1960 avec Caligula de Camus, judicieusement adaptée par Hassen Zmerli et brillamment rehaussée par l'interprétation de Aly Ben Ayed. Suivirent les plus grandes créations de ce dernier avec Othello de Shakespeare (1964), Mourad III de Habib Boularès (1966), Yerma de Lorca (1966), L'homme à l'âne de E. Madani (1970)...
Pendant les années 1970, c'est l'émergence d'autres formes de théâtre auxquelles le Théâtre municipal était attentif, telles que Lem et consœurs de l'époque du Nouveau Théâtre ou Jules César de la Troupe de la Ville de Tunis, qui ont marqué un moment fort dans la vie de cette structure.
Les années 1990 furent marquées par les créations de Familia Production avec Les Amoureux du café désert, une soirée particulière, et l'immense succès enregistré par Jounoun qui a été portée au programme du prestigieux festival d'Avignon 2002.
Après une nouvelle restauration et à la rentrée 2002/2003, le théâtre a retrouvé son lustre et sa splendeur d'antan. Pour accueillir une saison entière célébrant le centenaire du Théâtre de la Ville de Tunis. Depuis cette année-là, le théâtre a repris une activité morne et irrégulière à la hauteur d'une administration lente et sclérosée. Le Théâtre de la Ville de Tunis n'a toujours pas de direction autonome et depuis le départ à la retraite du comédien et metteur en scène Mohamed Kouka, la Bonbonnière n'a pas eu de directeur-artiste et homme de théâtre.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.