Vacant depuis près de treize ans, le poste de directeur du Théâtre municipal de Tunis vient d'être occupé par le comédien-metteur en scène au sein de la Troupe de la Ville de Tunis. Son programme et sa vision des choses. Après Mohsen Ben Abdallah et Mohamed Kouka, c'est donc Zouhaïr Raïes qui vient récemment d'être nommé à la tête du Théâtre municipal. En gros, le comédien est chargé de la direction artistique et surtout de la gestion de l'espace, même si, pour 2015, l'agenda semble d'ores et déjà bouclé. Unique dans la capitale et prestigieux, le Théâtre municipal, qui a largement entamé son deuxième centenaire, est constamment sollicité pour les grands événements artistiques et culturels. D'où, pour son bonheur, un calendrier généralement bien chargé à l'avance. Mais c'est justement à ce niveau-là que Zouhaïr Raïes pense intervenir : «Sans vouloir offenser personne, je pense que certains spectacles ne sont pas dignes de cet espace. Je ne suis pas contre le folklore, par exemple, mais j'estime que de telles soirées musicales gagneraient beaucoup à se produire dans un stade ou autre ; tout de même, le TN n'est pas une salle des fêtes». 500 mille dinars C'est l'enveloppe budgétaire déjà engagée par la municipalité pour entamer les travaux de rénovation générale, et ce, après consultation de certains experts en matière de restauration. «La Bonbonnière a besoin d'un lifting général», insiste M. Raïes. Il faut dire que, précisément en raison des nombreuses sollicitations dont il fait toujours l'objet, le TN, vieux de cent onze ans, a eu de rares occasions le temps de changer d'habit et de toilette générale. Selon le nouveau directeur, ce lifting va donc s'attaquer aux travaux d'étanchéité (surtout les toits de certains niveaux), la peinture, la cave, les loges et même l'entrée principale et les diverses décorations, sans compter les meubles et maints équipements de bureau restés toujours les mêmes depuis fort longtemps. En principe, le TN ferme le mois de juillet pour quelques menus entretiens — si tant est que le mois saint ne coïncide pas avec la même période. «Mais un mois, c'est vraiment peu ; à mon avis, il faudrait au moins un mois et demi pour arriver à bout des travaux prévus». L'impératif de la sélection Si l'exercice 2015 semble déjà clôturé, le travail du nouveau directeur sera perceptible l'an prochain sur le plan artistique. « Le TN devrait recouvrer son prestige et son image de marque. Pour ce, je m'attellerai à la tâche de la sélection. Il n'est pas possible de continuer à permettre à toutes sortes de spectacles d'y avoir lieu. Par conséquent, j'aimerais tant privilégier les comédies musicales, les concerts symphoniques et les grands spectacles à valeur culturelle et artistique irréprochable. Cela dit, il y aura toujours des trous dans le calendrier de l'année en cours en raison de possibles résiliations de contrats. Pour combler ces dates, je ferai en sorte que seuls des spectacles ou des pièces de théâtre de qualité seront admis à s'y produire».