«Nos internationaux doivent sentir la présence du sélectionneur, sans que celui-ci occupe toute la place. Voilà le défi de la juste mesure qui se présente à Maâloul !» «Je commencerais tout d'abord par aborder le volet relatif à l'entourage de la sélection et ses fans. En Tunisie, les supporters sont exigeants car le message envoyé par notre pays est très ambitieux. On ne joue jamais pour aller le plus loin possible ou pour séduire. Non, on joue pour gagner et rafler le trophée continental. Bien sûr, il faut toujours y croire et positiver. Mais, si selon l'adage «on compte les morts après la guerre», en cas d'échec même peu retentissant (en amical), il faut toujours un visage pour personnifier ce raté. Ce visage fut celui d'Henri Kasperczak ! Ce second passage du Franco-Polonais chez nous ne restera pas dans les mémoires, mais il faut lui reconnaître un certain talent tout de même. Il a moyennement fait le boulot, avec trois ou quatres joueurs exceptionnels sous ses ordres. Cependant, la question de savoir si son licenciement s'imposait ou pas n'est pas pour agiter les débats. Il faut forcément se baser sur le factuel. Et il faut noter que le regret de ne pas avoir atteint l'apothéose de la dernière CAN du Gabon reste le sentiment le plus partagé par les supporters à propos de son départ». Mentor et soutien émotif «Voilà pour le prédécesseur de Maâloul. Quant à ce dernier, il ne manque pas de qualités. C'est un meneur d'hommes qui sait gérer des ego et prôner la cohésion et l'alchimie de groupe. Il a toujours eu ce rôle de mentor auprès des joueurs même quand il était l'adjoint de Roger Lemerre. Je pense qu'il peut guider nos internationaux par son expérience. Il doit maintenant, et je n'en doute pas, être conscient qu'il a une grande responsabilité. Il faut comprendre qu'à ce niveau, le haut niveau, il ne faut jamais sous-estimer l'impact de ses paroles ou de ses gestes sur les internationaux. Analyse du combat, soutien émotif, discipline et engagement. Maâloul aura un rôle important à jouer dans l'élaboration du plan de match. Maâloul sera l'œil extérieur de nos joueurs. Gestion des pénalités, rythme à privilégier, stratégies à adopter, intensité et concentration mentale. Le sélectionneur Nabil Maâloul n'est pas seulement là pour choisir et conduire quelques séances. Son coaching et sa gestion des temps forts seront primordiaux. Vous savez, dans le football professionnel, il n'est pas rare que le joueur ait besoin d'une personne réconfortante qui va l'aider à gérer son stress et à garder confiance en ses capacités. Je pense que Maâloul est une personne clé qui va aider les joueurs à garder le cap sur leurs objectifs. En clair, lorsque le stress devient trop important, il n'est pas rare que le corps et le cœur de l'athlète aient tendance à vouloir abandonner. Nabil Maâloul sera là pour rappeler au joueur qui doute le travail acharné accompli. Bref, il s'activera à permettre à l'international d'exprimer le meilleur de lui-même. Plus l'entraîneur connaîtra ses joueurs, et je crois que c'est le cas pour Maâloul, et plus il apportera une aide personnalisée aux internationaux. On dit souvent que pour un compétiteur, le plus important est de sentir la présence de son entraîneur, sans que celui-ci ait nécessairement à prendre beaucoup de place. Voilà le défi de la juste mesure qui se présente à Maâloul!»