Les déclarations du nouveau sélectionneur à propos de Hamdi Harbaoui choquent. Et font penser qu'il n'est pas totalement maître de ses choix «Hamdi Harbaoui a outrepassé les règlements internes de l'Equipe nationale qui interdisent de critiquer publiquement un coéquipier, ou alors le sélectionneur national. Et si le sélectionneur en question (Sami Trabelsi en l'occurrence) est parti, le principe demeure le même». Et d'ajouter : «Si Hamdi Harbaoui est en forme (et il l'a été pourtant toute l'année et ce n'est pas pour cela qu'il a été appelé pour la double confrontation contre la Corée du Sud et la Belgique), il est possible qu'il soit convoqué en septembre, même s'il ne bénéficie d'aucune garantie». Et de conclure : «Il y a sûrement d'autres choix et d'autres solutions. J'ai parlé avec Harbaoui et je lui ai demandé de présenter ses excuses avant de décider de sa convocation ou pas. Mais cela reste une simple supputation. Maintenant, il y a d'autres joueurs qui méritent une chance...». On ne vous a pas tout dit ! Monsieur Leekens, ou alors vous vous enfoncez ou alors on vous enfonce. Et dans les deux cas d'espèce, vous avez tort. Vous avez d'abord tort de ne pas convoquer le meilleur avant-centre tunisien, le meilleur buteur africain en Europe et l'un des meilleurs buteurs européens. Premier point. Pour le second, vous exigez que Hamdi Harbaoui s'excuse pour avoir rompu la loi du silence (bafoué les règlements internes selon vous ou alors votre patron à la tête de la FTF). Mais qu'est-ce que vous en savez, M. Leekens ? En tout cas, en plus d'avoir induit tout le monde en erreur, voilà que votre patron vous induit vous-même en erreur. Hamdi Harbaoui n'a pas critiqué seulement son entraîneur (nous n'avons en tout cas pas écho ou connaissance de cela, et quand bien même il l'aurait fait, ce dernier n'a jamais réagi à cela et ne l'a jamais évoqué) mais aussi et surtout l'autre règlement intérieur, celui parallèle instauré par Al Jary et son entourage administratif et technique et finalement «toléré» et «adopté» par l'ex-sélectionneur Sami Trabelsi que personne n'a reconnu lors de la dernière CAN, même pas ses amis et ses supporters. Ce fameux système a fini par éclater au grand jour lors de la préparation de la dernière CAN et a accompagné notre équipe nationale en phase finale où nous avions été éliminés lors du premier tour. Vous savez où s'est passée la dernière phase de préparation, M.Leekens? A Dubaï, où votre actuel patron va chercher conseils et ordres auprès de son ancien mentor et... patron. Equipe nationale ou Club Med?! Et est-ce que vous savez, monsieur Leekens, ce qui se passe à Dubaï, Tunis, Hammamet, ailleurs et même en compétition quand notre Equipe nationale se prépare? Les joueurs, du moins certains d'entre eux, font la fête, M.Leekens. Des fêtes généreusement arrosées et en bonne compagnie. Avec la «tolérance» et même la «complicité» de qui? Celles de vos actuels patrons, M.Leekens! Et ces joueurs, dont vous avez convoqué quelques-uns, M. Leekens, dans vos deux dernières listes, se retrouvent toujours dans le onze titulaire. Ces joueurs et d'autres que vous convoquerez sûrement une fois que EST, CSS et ESS auraient rempli leurs devoirs africains. Qu'ils s'excusent tous ! Oui, Monsieur Leekens, Hamdi Harbaoui a peut-être «vendu la mèche», mais c'était pour la bonne cause. C'était pour dénoncer les hommes et les pratiques qui ont conduit notre Equipe nationale à la seconde élimination de suite d'une phase finale de la Coupe du monde, à notre exclusion des éliminatoires d'un Chan que nous détenons et au flop monumental de la phase finale de la CAN. Hamdi Harbaoui a été coupable d'enfreindre les règlements internes ? Soit, punissons-le (et on pense que cela a largement été fait), mais allons encore plus loin : exigeons des excuses de sa part. Mais ceci doit être valable pour tous les contrevenants et pas seulement pour le sélectionneur qu'on jette en pâture pour faire de la place à une vulgaire mise en scène pour le choix de son successeur (dites à votre patron, M. Leekens, comment il a «démissionné» Sami Trabelsi, écarté Khaled Ben Yahia et intronisé Nabil Maâloul !). Qu'ils s'excusent tous, M. Leekens, et qu'on écarte définitivement ceux qui ont fait du club Tunisie un... Club Med ! Mais on ne l'a pas fait et vous savez ce que cela nous a coûté, M. Leekens ? Cela nous a valu une gifle et une élimination du Brésil face au Cap-Vert à Radès. Cela nous a même valu une seconde gifle et une élimination 4-0 face au Cameroun après une réserve gagnée aux dépens des malheureux Capverdiens. Hamdi Harbaoui doit s'excuser auprès de qui, M. Leekens? Auprès d'une fédération qui a accumulé les échecs et les bourdes et toléré toutes les dérives ? ! Ou alors auprès de ses coéquipiers fêtards qui ne veulent plus entendre parler de lui ? ! Décidément, les mœurs ont bien changé et voilà qu'on exécute l'innocent qui dénonce pour faire plaisir au coupable qui faute. Et la lettre à Rached Ghannouchi ?! Hamdi Harbaoui est devenu du coup «une balance». Son tort, c'est d'avoir balancé dans le bon sens, mais pas dans le mauvais. Là où excellent votre patron M. Leekens et sa bande. Tenez, demandez-lui comment il a «balancé» son ancien ministre, unique Ballon d'or africain tunisien, auprès d'un président de parti, Rached Ghannouchi. Publiquement, M. Leekens, dans une lettre ouverte. Au fi des règlements internes de la Fifa. Pourtant, votre patron est encore bel et bien là. Sans avoir présenté des excuses. Pour cette lettre et pour tous les échecs subis par notre Equipe nationale et pour toutes les déceptions subies par un peuple qui ne jurait que par le football... Vous êtes libre d'écouter qui vous voulez, M. Leekens. Mais on vous conseille aussi d'écouter et de... lire les autres. Bon courage, mon ami!