Economie numérique, mais au ralenti «Le projet Tunisie Numérique 2020 lancé en 2010 avance à un rythme faible, en raison de problèmes de gouvernance globale de ce projet», a reconnu, samedi, la directrice générale des Technologies de l'Information au Ministère des Technologies de Communication et de l'Economie numérique, Thouraya Ezzine. Pour accélérer son rythme de réalisation, le projet a besoin, selon Ezzine, d'une plus grande mobilisation de toutes les parties prenantes, à savoir les autorités, le secteur public, le secteur privé, la société civile, les centres de recherches, les universités. Toutefois, «plusieurs projets stratégiques ont été initiés dans le cadre de ce projet dont l'objectif général consiste à faire de la Tunisie une référence internationale en matière de numérique», a-t-elle précisé lors de la 4ème quatrième conférence internationale sur l'e-gouvernance EGOV 2017 organisée du 28 au 30 avril 2017 à Hammamet. Parmi les projets structurants actuellement en cours, elle a cité «le projet de mise en place d'une plateforme nationale d'interopérabilité à travers laquelle les systèmes d'informations des administrations peuvent échanger des données, le projet Intranet de l'administration qui vise à améliorer les échanges de l'administration, le projet e-collectivité actuellement en phase de cadrage, le projet de mise en place d'un Identifiant unique du citoyen actuellement en phase de mise en place du référentiel citoyen, le Cloud national visant à mutualiser les data-center pour avoir un Cloud national, au sujet duquel une étude a été lancée pour identifier le modèle technique et organisationnel le mieux adapté. Il s'agit aussi du projet de mise en place d'un référentiel de classification des données publiques et du projet de création d'une application nationale de gestion électronique des correspondances auxquels ont adhéré jusque-là 6 ministères et dont la généralisation aux autres ministères est en cours, le Code numérique en cours d'élaboration. Smart industrie Le ministère de l'Industrie et du Commerce, à travers l'Agence de promotion de l'industrie et de l'innovation, organise, en partenariat avec le ministère des Technologies de la communication et de l'Economie numérique, le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, l'Utica et ses différents partenaires, la première édition du Salon «Smart Industrie» les 23 et 24 mai à l'espace Aréna – Les Berges du Lac 1 -Tunis. Le monde de l'industrie évolue constamment et les méthodes de production deviennent de plus en plus performantes et intelligentes. La transformation numérique des entreprises, quelle que soit leur taille, est un enjeu décisif pour la compétitivité de la Tunisie et la modernisation de notre outil industriel : automatisation et numérisation des chaînes de production, robotisation, production distribuée et usine connectée, gestion des big data... Cette transformation-évolution, dictée par le succès de l'économie numérique, n'est plus un choix pour les dirigeants mais une nécessité surtout pour les entreprises dites «traditionnelles», qui ne se sont pas familiarisées avec la culture numérique. Bâties sur un modèle ancien, elles doivent entreprendre et réussir leur transformation pour rester compétitives. L'intérêt de la digitalisation est aujourd'hui une évidence, la manière de sa mise en œuvre reste au cœur des stratégies actuelles des entreprises. Pour la Tunisie, l'enjeu est double, il s'agit, d'une part, de rattraper le retard d'industrialisation et, d'autre part, de faire de ces technologies une source d'innovation et de compétitivité à l'avenir. En effet, réduire les écarts de compétitivité du secteur industriel face à la concurrence internationale et améliorer l'attractivité de la Tunisie comme destination technologique pour les activités de production industrielle sont au cœur des préoccupations des pouvoirs publics et des acteurs économiques.