Face à une formation sfaxienne qui a bloqué toutes les issues, l'Espérance a dû puiser dans ses tripes pour s'imposer. Ce n'est pas parce qu'on est leader du championnat, que la route vers le sacre n'est pas semée d'embûches. Faouzi Benzarti et ses joueurs en savent désormais quelque chose, eux qui ont dû faire face dimanche après-midi à une farouche opposition de la part d'une formation sfaxienne repliée derrière la plupart du temps. Durant plus d'une heure de jeu, Moez Ben Chérifia n'a été inquiété à aucun moment. Alors que les «Sang et Or» attaquaient sans relâche, leurs hôtes se contentaient de défendre. Il faut dire que, si un joueur était bel et bien l'homme du match, c'était Rami Jéridi. Imparable et dans un grand jour, le portier sfaxien était un véritable dernier rempart pour une défense sfaxienne fustigée de partout par des joueurs espérantistes qui montaient tous à l'attaque, qu'ils s'agissaient de défenseurs, de joueurs de milieu ou naturellement des attaquants. Mais si les Espérantistes ont eu autant de difficultés à mettre à profit leur domination, ce n'est pas seulement à cause du bloc bas adopté par les Sfaxiens. C'est que Faouzi Benzarti, connu pour être un conservateur qui aligne toujours les mêmes, était contraint d'apporter deux changements et pas les moindres à son onze rentrant. Machani s'en sort, Chaâlali un peu moins Les deux changements en question ont touché l'axe central de la défense avec la titularisation de Machani à la place de Talbi que le staff technique a préféré ménager, car sous la menace d'un troisième avertissement suspensif. Quant à l'attaquant de couloir, Anis Badri, il souffrait d'une légère blessure. Pour le remplacer, Chaâlali a été décalé à droite. Sauf qu'il avait tendance à décaler au centre à chaque fois qu'il apportait son concours aux attaquants en phase offensive. Chaâlali avait donc du mal à s'acclimater avec un rôle qu'il avait pourtant eu l'occasion d'occuper du temps de Ammar Souayah. Sans doute par la force de l'habitude d'évoluer dans un autre registre ces derniers temps, même s'il n'a pas été si mauvais. Ce qui lui manquait, ce sont les automatismes pour ne pas piétiner ni sur les pieds de Bguir ni sur ceux de Mbarki. Sur l'ensemble, sa prestation était honorable. Ghaylène Chaâlali a besoin de s'appliquer davantage tactiquement, car il a des qualités réelles pour devenir un joker de l'entrejeu espérantiste. Sauf qu'il doit travailler un peu plus pour s'affirmer. Quant à Ali Machani, c'était presque sans faute. Il a eu du mal quelquefois à suivre le rythme des attaquants sfaxiens, mais sans doute à cause du fait qu'il manque de temps de jeu. Dhaouadi, le sauveur S'il y a un joueur qui est en train de confirmer tout le bien qu'on pense de lui d'un match à l'autre, c'est bel et bien Chamseddine Dhaouadi. Le joueur est non seulement régulier ces dernières semaines en se montrant appliqué dans son rôle de défenseur, mais face au CSS, on lui a découvert un talent caché de buteur patenté. Un parfait contrôle de la balle et une jolie reprise qui ont donné lieu au but de la délivrance. Bref, le turnover qu'a effectué Faouzi Benzarti a été bénéfique, même s'il a été forcé. Cela est devenu possible grâce au temps de jeu qu'accorde l'entraîneur «sang et or» lors des derniers matches aux joueurs qui en manquent. Le jour où il a eu besoin de leurs services, ils ont répondu présents.