Une rumeur a circulé récemment selon laquelle des œufs industrialisés en provenance de Chine seraient écoulés sur les circuits de distribution parallèles. La vigilance est de mise. Depuis la révolution, les divers secteurs d'activité économique doivent faire face à la concurrence déloyale des circuits de distribution parallèles. Bien que ces produits écoulés sur ces circuits ne soient soumis à aucun contrôle ni traçabilité — ils sont acheminés clandestinement à travers les réseaux de la contrebande et leur qualité laisse à désirer — ils connaissent pourtant un grand engouement de la part des consommateurs qui les préfèrent à ceux qui sont commercialisés dans les espaces contrôlés, à cause de leur prix compétitif. Les marchands ambulants ont monopolisé l'espace dans certaines artères de la capitale, installant leurs étals sur les chaussées et les trottoirs sur lesquels sont exposés toutes sortes d'articles : vêtements pour hommes et femmes, articles et accessoires pour la maison, fournitures scolaires, jouets... Tout le monde y trouve son compte, hormis les espaces et les commerces autorisés qui souffrent de cette concurrence déloyale sauvage, poussant certains à mettre la clé sous la porte. Aujourd'hui, on trouve un nouveau type de produits sur ces étals : les produits agroalimentaires. En les écoulant sur le circuit parallèle, des marchands ambulants avisés ciblent la bourse des catégories vulnérables et défavorisées qui ne peuvent s'approvisionner dans les épiceries et les centres commerciaux, car les produits sont hors de leur portée. Ces vendeurs savent parfaitement que les consommateurs aux revenus modestes vont se rabattre sur les produits et les articles alimentaires exposés sur les étals, beaucoup moins chers, même si le contenu et la qualité ne sont soumis à aucun contrôle. Produits laitiers et dérivés... exposés sur les étals Dans certaines ruelles de la capitale, on peut ainsi voir des marchands vendre des fruits secs moisis, différents types de fromages et autres articles périssables qui sont exposés en plein soleil. A l'approche du mois saint, ces commerçants vont profiter de la probable flambée des prix dans les marchés et les boutiques pour diversifier leurs produits, en exposant à la vente des denrées alimentaires de base, à l'instar des œufs à des prix bien moins chers que ceux affichés chez les épiciers des quartiers et les centres commerciaux. D'ailleurs, une rumeur circule selon laquelle des œufs en provenance de Chine et qui ont récemment inondé le marché parallèle égyptien pourront bientôt débarquer en Tunisie à travers les réseaux de contrebande. Or, ces derniers seraient dangereux pour la santé, car ils contiendraient du carbonate de calcium, du zeste de plâtre, des colorants et d'autres substances chimiques qui augmenteraient le risque d'intoxication chez les consommateurs. Pour l'heure, le ministère du Commerce et l'Organisation de défense du consommateur ont totalement réfuté cette information. Il n'y aurait pas d'œufs d'origine chinoise dans les espaces contrôlés et sur les circuits parallèles de distribution. A l'instar d'autres produits, ces derniers pourraient un jour être acheminés clandestinement à travers les réseaux de contrebande et se retrouver sur les étals des commerçants ambulants, comme les articles et produits qui sont actuellement commercialisés par ces vendeurs, et qui présentent un risque pour la santé des consommateurs. Ce sont les personnes issues des catégories vulnérables et défavorisées qui sont les plus exposées à ce risque, car non seulement elles ne sont pas suffisamment informées sur les risques de ces produits et, même si elles le sont, cette frange de consommateurs préfère s'approvisionner auprès de ces vendeurs plutôt que de faire leurs courses dans les commerces autorisés. C'est pour cette raison que la vigilance est de mise et que le contrôle des circuits parallèles de distribution doit être renforcé, notamment au cours du mois de Ramadan.