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Une alternative en l'absence d'une véritable politique de l'emploi
Reportage : Commerce informel
Publié dans La Presse de Tunisie le 23 - 01 - 2013

Socialement utile du fait qu'il fait vivre des dizaines de milliers de familles, le commerce informel reste une alternative, en l'absence d'une politique de l'emploi capable d'absorber un grand nombre de chômeurs tous niveaux confondus.
Pour certains, le commerce informel a acquis de ce fait deux fonctions : une fonction sociale et une autre politico-économique. En Tunisie, ce marché a pris des proportions alarmantes. L'ampleur du phénomène est le résultat de l'ouverture commerciale hâtive et l'insuffisance de l'offre d'emplois par rapport à une demande en constante augmentation. Il s'est développé au détriment des entreprises activant dans la légalité et fait perdre à l'Etat des milliards en termes de fiscalité.
Après la révolution, les autorités ont laissé le champ libre à des dizaines de milliers de vendeurs ambulants et commerçants pratiquant diverses formes de commerce clandestins de détails ou de gros de produits importés clandestinement, usant souvent de la contrefaçon. Ces vendeurs investissent encore aujourd'hui le terrain, multipliant les zones de non-droit.
Ces vendeurs, exposant leurs marchandises à même le sol dans plusieurs endroits de la capitale, se disent contraints de recourir à ce type d'activité dans le but de subvenir aux besoins de leurs familles.
Les autorités, de leur côté, ont décidé à maintes reprises d'éradiquer ce marché informel en l'intégrant progressivement au marché officiel ou du moins en réduisant l'étendue mais l'échec est toujours patent. Mais tout compte fait, la tâche des services de sécurité s'annonce des plus difficiles, d'autant que des centaines de jeunes chômeurs qui n'ont pas où aller, tiennent à leurs petits commerces, faits de postes d'emplois stables.
Rue El Jazira, rue Sidi Boumendil, rue Charles de Gaulle, rue Jamel-Abdennaceur, etc, sont les rues les plus prisées aujourd'hui par les commerçants, détaillants et grossistes, en quête de produits en provenance des pays sud-asiatiques et essentiellement de Chine, injectés à flots dans les marchés par les néo-importateurs.
A perte de vue, leurs étals parfois captivants, rarement répugnants, attirent la curiosité et suscitent la tentation. Ils proposent souvent aux passants des gammes hétérogènes de marchandises dont l'origine demeure toujours ambiguë et suspecte.
A l'évidence, le réseau mafieux des Trabelsi, dans le passé, démantelé après la chute de l'ancien régime, a monopolisé le secteur du commerce parallèle. Aujourd'hui, la question se pose encore et toujours, qui alimente ces marchands ambulants ? Quel est le rôle de la douane dans tout ça ? Pourquoi s'entête-t-on à s'attaquer uniquement aux derniers maillons de la chaîne, aux vendeurs informels quand les barons de l'importation restent incrustés dans tous les rouages du commerce illégal?
Le commerce informel aurait occupé durant les dernières années, 45% du PIB. Un taux alarmant qui avait été déclaré par l'ancien président de l'Utica en 2008.
Les opérations de poursuite engagées pour assainir les espaces publics n'ont pas abouti et les barons qui alimentent ce marché demeurent «actifs».
Cette activité de commerce informel est pour certains leur gagne-pain dès lors qu'ils n'ont pas d'autres ressources et qu'ils ne peuvent rien faire pour nourrir les personnes qui sont à leur charge.
Pour certains commerçants, l'activité informelle vaut mieux que la délinquance violente. Sur cet argument se focalisent la majorité des vendeurs qui se cachent derrière ces barons qui alimentent ces marchés et réalisent des milliards de dinars de bénéfices. Cet argent va se transformer en devises dans un autre marché national informel et s'exporter vers l'étranger, pour se transformer en biens immobiliers et dans divers autres secteurs de blanchissement d'argent.
«On croyait que le gouvernement provisoire allait intensifier et durcir les opérations de résorption de l'informel, pour mettre un terme à des pratiques commerciales qui ne cessent de porter atteinte à l'économie nationale», précise un des propriétaires d'un magasin avoisinant le marché de Sidi Boumendil.
L'incessant transit des marchandises provenant des pays asiatiques et du Golfe où les dividendes de cette activité sont fort ressentis aussi bien par les importateurs que par les vendeurs compte tenu des emplois générés par ce créneau.
«A la moindre averse, toutes les rues du centre-ville se transforment en marécages, et deviennent impraticables. Faut-il l'avouer aujourd'hui de vive voix, cette marchandise et ces produits contrefaits, impropres à la consommation (notamment les denrées alimentaires), et écoulés sur tous les marchés informels, proviennent aussi de la contrebande », ajoute l'une des clientes potentielles de ces marchés.
En plus de tout cela, le marché informel représente un véritable obstacle à la concurrence loyale et fait avorter beaucoup de projets d'investissement. «Les services de sécurité nous guettent tout le temps. Ils ont même déclaré la guerre au squat des trottoirs par les commerçants», souligne un jeune commerçant, originaire de Kairouan.
Et un citoyen habitant au cœur du marché informel, sis à la Rue El Jazira, d'ajouter : «Ces points noirs et ces étals anarchiques, qui gangrènent l'économie nationale et qui causent beaucoup de désagrément aux citoyens, doivent être éradiqués».
Après la révolution, l'envahissement de la voie publique a poussé les autorités à trouver la solution idoine pour assainir les lieux, en publiant un communiqué interdisant le commerce informel dans les rues de la capitale. Un commerce désormais très prisé par les vendeurs où la population afflue chaque jour en grand nombre, en quête de petites bonnes affaires à des prix abordables. Mais aujourd'hui, le phénomène semble revenir, mais pas de la même ampleur. La mouvance anarchique des populations n'est plus comme avant, mais persiste dans certains espaces au cœur de la capitale.
« Jusqu'à aujourd'hui, on pense que le marchand ambulant doit être pourchassé à cause de son activité qui représente pour les autres commerçants une concurrence déloyale », estiment à l'unanimité les jeunes vendeurs ambulants.
C'est dire, en fait, que l'explosion du phénomène du commerce informel n'est pas encore fini, et ce, pour des raisons multiples : exode rural, chômage, précarité et défaillance totale de gestion des autorités dont les programmes d'aménagement de centres commerciaux en espaces adéquats pour les accueillir. C'est pour ces raisons que les vendeurs continuent à exposer leurs marchandises à même le sol, devant les magasins, les établissements publics, les immeubles. Certains vont même jusqu'à considérer l'interdiction du commerce informel comme la violente privation d'un dû pour des personnes, dont la majorité est venue des régions de l'intérieur, qui n'a que ces petits commerce pour survivre.
«Si on les prive de ces espaces, source de leur gagne-pain, quelle est la solution de rechange ? Aucune solution satisfaisante jusqu'à présent, puisque la décision de reloger ces commerçants à l'ancien bâtiment de la STD, n'était qu'un coup d'épée dans l'eau», rétorque un propriétaire d'un kiosque de journaux.
Autant de rumeurs ont circulé, l'idée que ces marchands sont devenus aussi incontournables, exploités même comme éléments de régulation du circuit de distribution. Le commerce anarchique est devenu pour certains toléré, voire tacitement souhaité, parce qu'il est informel, bien qu'il entraîne de l'évasion fiscale.
Face à une telle situation, des interrogations ne manquent pas de tarauder les esprits. La plus essentielle demeure de mener à bien la décision de veiller à l'éradication définitive de ce phénomène.


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