ALGER (Reuters) — Des responsables militaires d'Algérie, du Mali, de Mauritanie et du Niger se sont réunis hier pour tenter de mettre en œuvre une stratégie commune contre Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui détient notamment cinq Français en otages. Cette réunion des chefs d'état-major a été organisée à Tamanrasset, dans le sud de l'Algérie, où ces quatre pays ont installé un comité d'état-major opérationnel conjoint pour coordonner leur action contre les rebelles islamistes actifs dans la bande sahélo-saharienne. "Les chefs d'état-major procéderont (...) à un échange d'informations et d'analyses à même d'établir un bilan exhaustif des activités et actions effectuées pour la concrétisation d'une stratégie commune de lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée", a annoncé le ministère algérien de la Défense dans un communiqué diffusé la veille de la réunion. Les autorités algériennes n'ont pas précisé si la question des sept otages — les cinq Français, un Malgache et un Togolais — enlevés par Aqmi dans la nuit du 15 au 16 septembre dans la cité minière d'Arlit, au Niger, serait abordée. L'Algérie souhaite parvenir à une plus grande coopération avec ses voisins du Sahara pour lutter contre Aqmi, l'ex-GSPC algérien qui a fait allégeance à Al Qaïda. Elle les invite aussi à cesser de verser des rançons ou de libérer des islamistes emprisonnés pour obtenir la libération d'otages. L'absence d'approche coordonnée entre ces pays et les Etats européens a en outre "facilité le développement d'une pratique d'enlèvements d'étrangers pour obtenir des rançons", a-t-on déclaré hier à Reuters de source proche des services de sécurité algériens. L'Algérie s'oppose fermement à toute intervention militaire occidentale au Sahara en soulignant qu'il revient aux pays de la région de s'attaquer eux-mêmes à la menace constituée par les rebelles islamistes. Lors d'une opération conjointe avec l'armée mauritanienne, des militaires français sont intervenus en juillet au Mali pour tenter de libérer l'otage français Michel Germaneau. L'opération a échoué et Michel Germaneau a été exécuté peu après par ses ravisseurs. Cinq expatriés français, employés par le géant nucléaire français Areva et une filiale du groupe de BTP Vinci, ont été enlevés en compagnie d'un Togolais et d'un Malgache mi-septembre à Arlit. Les autorités françaises cherchent toujours à obtenir des preuves que ces cinq Français sont encore en vie, a-t-on appris hier auprès du gouvernement français.