ALGER (Reuters) — L'Algérie accueillera demain mardi une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays du Sahara, qui tenteront d'élaborer un plan commun d'action face à la menace grandissante d'Al Qaïda dans la région, ont déclaré hier les autorités algériennes. Tirant parti des frontières poreuses et d'un manque de coordination entre Etats de la région, les extrémistes d'Al Qaïda commettent des attentats à la bombe dans la région, enlèvent des Occidentaux. La décision de l'Algérie d'organiser cette réunion laisse penser qu'elle est prête à jouer un rôle plus actif dans la lutte contre Al Qaïda dans le Sahara, ce à quoi l'incitaient depuis des années bon nombre de gouvernements occidentaux. Les ministres des Affaires étrangères d'Algérie, du Burkina Faso, du Tchad, de Libye, du Mali, de Mauritanie et du Niger ont annoncé leur venue pour cette réunion d'une journée, mardi dans la banlieue d'Alger. Les menées de la branche locale d'Al Qaïda, l'Aqmi (Al Qaïda au Maghreb islamique) restent relativement limitées pour l'instant, mais, avertissent des diplomates occidentaux, l'organisation pourrait faire du Sahara l'un de ses repaires, comme elle l'a fait pour la Somalie et dans une certaine mesure pour le Yémen, d'où elle préparerait des attaques d'envergure. L'Algérie et la Mauritanie ont rappelé leurs ambassadeurs en poste au Mali pour protester contre la libération, le mois dernier, d'un otage français de l'Aqmi, Pierre Camatte, en échange de celle de quatre islamistes présumés qu'Al Qaïda voulait voir relâchés des prisons maliennes. L'an dernier, l'Aqmi a exécuté un Britannique, Edwin Dyer, après l'avoir enlevé à la frontière entre le Niger et le Mali. L'Aqmi a également annoncé avoir tué un coopérant humanitaire américain en juin dernier à Nouakchott, et avoir commis en août dans la même ville un attentat-suicide contre l'ambassade de France, qui avait fait trois blessés.