Les accusations portées dernièrement par voie de facebook par l'ancien député Samir Ben Amor mettent en colère le Comité d'organisation du championnat du monde qui a sacré Moez Fhima. L'affaire est portée devant les tribunaux. «Opération mise au poing». C'est le slogan suffisamment révélateur choisi pour la conférence de presse organisée hier dans un hôtel de la place par le promoteur de combats de boxe et de différents événements sportifs Ezzeddine Ben Yaâcoub et consacrée à une mise au point après la polémique suscitée par l'ancien député de l'Assemblée des représentants du peuple, Samir Ben Amor. Sur sa page facebook, celui-ci a qualifié de duperie et d'escroquerie le championnat du monde UBO poids moyens, le 8 avril dernier à Msaken, devant le Russe Aliklych Kanbolatov. Etaient présents à cette conférence le champion du monde Moez Fhima, des représentants du Comité d'organisation de ce Mondial, le représentant officiel de l'Universal Boxing Organization, Sébastien Pitors, et celui de la Fédération mondiale IBF, le Sicilo-tunisien, Alfred Azaro. Ben Yaâcoub n'a pas mâché ses mots en qualifiant de «démarche scabreuse» la position «injustifiable» de l'ancien élu du peuple. «Il n'a pas trouvé le courage de s'exprimer ailleurs que sur facebook, a-t-il souligné. On pouvait s'attendre à ce qu'il soutienne un sportif tunisien champion du monde qui doit représenter une source de fierté pour le noble art et le sport national en général et pour sa ville natale, Msaken, où il a combattu et pour toute la Tunisie. Au lieu de quoi, il veut faire la politique au détriment de la boxe tunisienne qui traverse une crise actuellement. Il prétend que l'événement n'a pas mérité une couverture ni des médias locaux ni de ceux français et internationaux. Or, il oublie le nombre considérable de médias présents lors de la soirée de Msaken qui a été une véritable réussite aussi bien sportive que touristique. A l'exemple de ce qu'a été ces derniers jours le pèlerinage de la Ghriba, à Djerba. Il y a eu un vrai combat très serré en 12 rounds, pas le genre de match frelaté sur fond d'arrangements comme on en voit parfois dans ce sport». Le promoteur Ben Yaâcoub s'est posé la question de savoir «pour qui roule Ben Amor dont l'attitude consacre le régionalisme au lieu d'être une expression pour rassembler». Avant de regretter l'absence de Ben Amor qui a été, à l'en croire, invité à s'exprimer dans cette conférence de presse. Le représentant juridique du comité d'organisation du Mondial du 8 avril à Msaken a indiqué, pour sa part, que des poursuites judiciaires ont été engagées depuis lundi dernier, s'appuyant sur tous les éléments qui qualifient cet événement de «plus grosse escroquerie de l'histoire du sport tunisien». Me Mohamed Nejib Houas a assuré que «les droits de Fhima, des habitants de Msaken et du comité d'organisation ne seront pas bradés. La justice va prendre son cours». «Une réunification, ce n'est pas pour demain» Pour sa part, Moez Fhima a relevé que «cette polémique ne peut que l'inciter à travailler davantage afin de mériter un combat pour l'unification de deux titres». «Comment peut-on parler gratuitement de boxe sans connaître ce sport ? s'est-il demandé. Nous œuvrons tous à hisser les couleurs de notre chère Tunisie et méritons un peu plus de respect. Je n'ai pas cessé de m'entraîner en vue d'un combat au début de l'année prochaine». Chapitre unification des titres mondiaux poids moyen, le représentant de l'IBF, Alfred Azaro , a précisé qu'il est un peu tôt pour faire bénéficier Fhima d'une telle perspective. «On en est encore loin, a-t-il estimé. Fhima doit entrer dans les quinze premiers mondiaux en passant par le titre méditerranéen, puis international, et ensuite intercontinental. Et c'est à partir de là où il peut être classé. Par conséquent, je ne peux rien promettre», a-t-il reconnu. En tout cas, Ezzeddine Ben Yaâcoub a révélé que son protégé dispose actuellement de six propositions de combat. Ces propositions émanent du boxeur russe battu à Msaken aux points, et qui veut donc une revanche, de pugilistes italiens, français... «Fhima considère qu'il est hors de question qu'il livre son prochain combat en dehors de la Tunisie», a-t-il révélé. Il a enfin annoncé le déroulement au mois de juin prochain de la deuxième cérémonie des Gants d'or africains et tunisiens, et des Papillons d'or.