Un pôle technologique moderne sera érigé sur le site et sera doté d'un centre de recherches important pour effectuer des études sur les diverses questions économiques et industrielles, ainsi que des centres de formation et de maintenance. Les unités de production relevant de l'usine Siape, située à Sfax, ont suscité des remous de la part des habitants et de la société civile qui ont appelé les pouvoirs publics à prendre les dispositions qui s'imposent en vue de fermer totalement cette usine polluante qui a causé des désagréments à la population suite à ses rejets polluants. Il est nécessaire, selon les protestataires, de donner à la capitale du sud sa place de choix en la débarrassant de la pollution de l'air. Cette pollution a causé des maladies pulmonaires et dermatologiques à un certain nombre d'habitants qui exigent des solutions rapides pour résoudre radicalement ce problème qui se pose depuis des années. C'est dans ce cadre qu'une séance de travail tenue récemment entre Mme Héla Cheikhrouhou, ministre de l'Energie, des Mines et des Energies renouvelables, et M. Riadh Mouakhar, ministre des Affaires locales et de l'Environnement, en présence de M. Hachem Hmidi, secrétaire d'Etat chargé des Mines, où il a été question du suivi de l'exécution des décisions du chef du gouvernement annoncées le 20 avril 2017 et qui concernent essentiellement le démontage des unités polluantes dans l'usine Siape à Sfax. Arrêt de la production polluante Au cours de ladite séance, les participants ont souligné la nécessité de démarrer immédiatement le démontage des unités polluantes et d'arrêter toute production polluante dans l'usine Siape à Sfax. L'opération de l'aménagement de ce site a commencé en isolant le milieu récepteur du phosphogypse pour en faire une zone verte. Cette matière est à forte teneur en polluants et peut avoir des impacts négatifs sur la terre qui se dégrade rapidement. D'où la nécessité de fournir le suivi de cette zone et d'intervenir en cas de besoin pour préserver sa propreté et son aspect esthétique. Il est possible, en effet, de concilier le respect de l'environnement et la dynamique économique dans le cadre d'un développement durable. Par ailleurs, les participants à la séance de travail considèrent que le temps est venu pour accélérer la réalisation d'un pôle technologique (technopole) moderne sur le site qui était jadis envahi par la pollution de l'usine incriminée. Ce pôle va être doté d'un centre de recherches important pour effectuer des études sur les diverses questions économiques et industrielles. L'appel d'offres pour la réalisation de cette structure devrait être lancé sous peu. Dans la foulée, un centre de formation sera également érigé dans le site pour valoriser l'expertise tunisienne et les compétences acquises par le Groupe chimique tunisien dans différents domaines relevant de son activité. Au fil des années, le Groupe a pu développer la production et contribuer à l'amélioration de la balance commerciale de la Tunisie. Il poursuit encore son travail en faisant travailler plusieurs compétences dans un secteur qui a encore un avenir prospère. Quant au centre de maintenance, il jouera un rôle de premier ordre dans la préservation de l'environnement dans la zone. C'est que la dépollution a été depuis de longues années le parent pauvre de l'industrie tunisienne. Les pouvoirs publics avaient développé une industrie minière sans tenir compte de la dépollution et des technologies de production propres et, aujourd'hui, on paie les dérives de ces politiques qui ont certes permis à la Tunisie d'améliorer sa situation économique mais qui ont aussi contribué à sa dégradation écologique. Une enveloppe de 75 millions de dinars sera allouée pour la réalisation des différents projets précités et débarrasser cette zone, une fois pour toutes, de la pollution qui a fait des ravages depuis la création de l'usine. Il a été convenu, de même, de charger le Groupe chimique tunisien et la société Tunisie engineering et construction industrielle (Teci) de superviser l'opération de démontage des unités de production polluantes au sein de l'usine Siape.