Alors que les points de divergence ont été délimités, notamment sur sur la préservation ou non des activités phosphatières, l'Ugtt rejette la fermeture du groupe chimique... La polémique a éclaté il y a quelques mois : fermeture ou pas du site de la Société industrielle d'acide phosphorique et d'engrais de Sfax, Siape, on est actuellement arrivé à une réelle crise sociale et environnementale, outre les incidences économiques d'une éventuelle fermeture définitive ou démantèlement de cette unité et la reconversion, par la suite, du site en un pôle technologique ou en une zone de développement intégré. Sfax a connu hier un développement important dans la bataille engagée entre la société civile notamment locale, appuyée par des habitants de la région, qui est pour la fermeture du site et notamment le groupe chimique, d'une part, et le groupe industriel lui-même ainsi que ses travailleurs, épaulés par l'URT, de l'autre. Les deux parties ont engagé hier deux sit-in et après avoir défilé dans les rues de Sfax, elles ont installé, chacune, une tente devant le siège du gouvernorat. Les travailleurs de la Siape et des représentants du syndicat régional ont exprimé leur attachement à la société et leur refus de sa fermeture. Et les composantes de la société civile de réclamer notamment la fermeture immédiate du groupe chimique. Des représentants des deux parties ont été reçus par Slim Tissaoui, gouverneur de Sfax. Ce dernier nous a affirmé que les sit-inneurs des deux camps se sont montrés compréhensifs et se sont mis d'accord sur l'organisation d'une journée d'étude autour du sujet afin de voir plus clair la situation. « Les discussions, a précisé à La Presse, ont tourné principalement autour de la continuation de la production du superphosphate, SSP, ou l'arrêt de cette production. Le collectif de l'environnement refuse cela et considère que toute activité phosphatière est polluante. Huit projets alternatifs de dépollution D'autre part, le Groupe chimique indique qu'avec les nouvelles méthodes de production qu'il compte installer, les niveaux de pollution baisseront de plus de 95%. Dans cette perspective, le Groupe chimique prévoit l'installation de huit projets alternatifs pour des investissements qui s'élèveront à 80 millions de dinars. Les représentants de l'Ugtt ont exprimé leur soutien à un tel projet tant qu'on préservera le groupe chimique et les postes de travail existants ». Le gouverneur de Sfax nous a annoncé qu'une réunion de travail devra être organisée le 10 mars sous la houlette de la ministre de l'Energie, des Mines et des Energies renouvelables, Héla Cheikhrouhou, et ce à Sfax avec la participation des parties concernées dont notamment le collectif et l'URT, ainsi que des députés et des associations environnementales. Et d'ajouter : « Cette réunion sera une réunion de travail et de concertation pour trouver un terrain d'entente et des solutions afin de favoriser les bonnes décisions quant à ce dossier important ». Le débat actuel tourne essentiellement sur la fermeture définitive ou la préservation de la Siape. Les travailleurs de ladite société préconisent la préservation des activités phosphatières de la Siape et des acquis économiques importants pour leurs 360 familles et pour le pays. Ils ont, aussi, insisté sur leur refus de la privatisation de la Siape et leur soutien à l'installation de projets non-polluants sur le site de l'usine. De l'autre côté, le collectif de l'environnement et du développement à Sfax ainsi que plusieurs associations locales et habitants, qui avaient lancé la campagne « Ça suffit, nous suffoquons !», réclament la fermeture de la Siape à cause de la pollution qu'elle cause depuis plus de cinquante ans et qui a affecté la qualité de vie des habitants de Sfax. Aussi, ils revendiquent qu'un nouveau plan d'aménagement soit appliqué pour soutenir le développement de la ville et ses périphéries. Etude d'impact environnemental dans trois mois D'après le gouverneur de Sfax, Slim Tissaoui, l'Anpe a été chargée d'effectuer une étude d'impact environnemental, décisive pour trancher dans cette affaire. « L'agence a formulé des réserves sur certaines questions et a demandé au début du mois de février des éclaircissements au Groupe chimique. Ce dernier a répondu positivement à cette requête et on s'attend à ce que l'Anpe présente son rapport final. Cela prendrait deux à trois mois pour l'agence nous livre son rapport final », a expliqué le gouverneur, qui devra composer avec les sit-inneurs d'ici la fin de cet ultimatum. Hafech Hentati, membre du collectif de l'Environnement et du Développement à Sfax, nous a indiqué, pour sa part, que le collectif a effectué hier une série de rencontres avec des chefs de groupes parlementaires ainsi qu'avec le président de l'ARP, Mohamed Ennaceur, afin de mieux expliciter la situation. « Nous n'avons pas de problème avec L'Ugtt. Notre problème majeur concerne les activités phosphatières du Groupe chimique qui sont très polluantes et détériore la qualité de vie des habitants de Sfax. Nous sommes pour toute activité non polluante et les activités actuelles du groupe causent problème au projet d'aménagement de la ville.