Le recul de la production des hydrocarbures a incité le gouvernement à mettre en place une stratégie nationale qui repose sur quatre axes : le développement des ressources nationales d'hydrocarbures, la mise en place de politiques de raffinement du pétrole et le renforcement de la chaîne de transport et de distribution des produits pétroliers, le développement de la production et de la liaison électrique, la promotion de l'efficacité énergétique et des énergies renouvelables. Selon Mohamed Ali Khelil, directeur général de la stratégie et de la veille, le premier axe se concentre sur la révision du rôle de l'Entreprise tunisienne des activités pétrolières (Etap) en tant que «Full Operator». Cette révision concerne principalement une plus grande participation de l'Etap aux activités d'exploration, de recherche et d'exploitation en Tunisie et à l'étranger à travers sa restructuration, la simplification des procédures, des budgets spéciaux d'exploration, de recherche et de développement. Il s'agit également d'étudier 20 privilèges d'exploitation qui arrivent à expiration durant la période 2018-2023, afin de permettre à l'Etap d'exploiter directement un nombre de ces privilèges et procéder à un audit technique de la part de bureaux internationaux d'expertise avec la participation de compétences nationales. L'objectif de la révision est aussi de développer des mécanismes pour attirer les entreprises internationales ayant des capacités financières et techniques importantes. Nouvelle approche En outre, la stratégie nationale vise aussi à accélérer la découverte et l'exploitation des hydrocarbures non conventionnelles, essentiellement le gaz de schiste. Selon M. Khelil, le but est d'accélérer la finalisation de l'étude d'impact environnemental, qui est actuellement à l'étape de l'appel d'offres pour choisir le bureau qui se chargera de l'étude sous tutelle du ministère de l'Environnement en coopération avec le ministère de l'Energie et des Mines. A noter que la durée de l'étude est de 13 mois. Suite à cette étude, une décision sera prise concernant l'exploitation ou non des hydrocarbures non conventionnels en Tunisie. D'un autre côté, M. Khelil affirme que l'attraction de l'investissement est aussi un des piliers du développement de la production des hydrocarbures. Il s'agit, en premier lieu, du partage des risques avec les sociétés présentes en Tunisie, en adoptant la notion "Exploration Credit", permettant aux sociétés pétrolières de reporter les résultats négatifs d'une découverte à une autre dans un délai bien determiné (3 ou 5 ans). En revanche, il s'agit d'amender le cadre juridique du Code des hydrocarbures, en adoptant un système spécial d'encouragement à l'exploration dans les régions du Nord et du Centre et le développement des petits puits, l'exploration des gisements profonds et l'encouragement des entreprises à renforcer l'investissement et l'utilisation des technologies modernes pour améliorer le rendement de la production ainsi que l'exploration des ressources non conventionnelles en donnant la priorité au gaz.