Dans son dernier rapport, la Cour des comptes a établi que l'Isie n'a pas assuré le contrôle financier des instances régionales à l'étranger comme il le fallait. D'une part, les présidents de ces instances ont chargé des agents tout en leur accordant des primes avant d'obtenir l'aval du conseil de l'Isie. De l'autre, ils ont transféré des sommes d'argent vers les comptes personnels de certains membres et coordinateurs régionaux. Parmi eux, il y a, notamment, le président de l'Irie d'Italie qui a transféré 461 mille dinars du compte de l'Instance vers son compte personnel et les comptes bancaires de certains autres membres et coordinateurs de l'Instance, comme il a effectué un transfert d'argent vers le compte d'une association italienne qui n'a rien à voir avec l'Isie. En fait, ce président n'est pas à ses premiers dépassements. Déjà en 2014, il s'est fait remarquer, et le président de l'Isie et son équipe le savaient. A. C., un activiste notoire à obédience islamiste, d'après des membres de la communauté tunisienne installée dans la région de Lombardie, comme il est le coordinateur général du centre culturel islamique, construit récemment à Saronno, près de Milan, et inauguré le 29 mai 2016. Ce centre, dont les principales activités consistent à inviter des prêcheurs fanatiques pour « éduquer » les immigrés tunisiens et à inciter leurs filles à porter le voile. Des mises en garde ignorées La composition de certaines instances régionales des élections, que ce soit à l'intérieur ou bien à l'étranger, était, depuis le départ, entourée de suspicions qui ont été exprimées par plusieurs associations de la société civile et certains partis politiques pour des raisons se rapportant à l'incompétence et l'impartialité. Mais, l'Isie a fait comme si de rien n'était, bien que son président ait déclaré qu'ils ont procédé à la révision de quelques nominations pour éviter que les élections de 2014 ne soient entachées d'irrégularités, et ce, en écartant tous ceux dont l'appartenance à un parti a été confirmée. Mais malgré les nombreuses alertes lancées par des membres de la communauté tunisienne en Italie, le président de l'Irie A. C. dans ce pays a été épargné. Pire, il était devenu la star médiatique par excellence du journal du 20h d'Al Wataniya 1 à la veille des élections de 2014. Plusieurs ont vu dans cette manière de procéder de l'Isie une volonté de sa part d'imposer le fait accompli en défendant ce président contre tous ses détracteurs qui voulaient faire prévaloir le principe d'impartialité. Il est à rappeler que notre communauté en Italie a envoyé une correspondance à notre ambassadeur à Rome pour contester sa nomination en tant que membre de l'Irie, qui a eu lieu en présence de Nabil Bafoun, membre de l'Isie, et ont même menacé de signer une pétition et d'observer un sit-in devant l'ambassade. Mais en dépit de ces contestations, il a été promu président, une nomination qui n'était pas, toutefois, actualisée sur le site officiel de l'Isie où se trouvait encore l'ancienne liste dont la présidente était la dénommée Najet Ben Abid Habachi, qui s'est, vraisemblablement, retirée à cause des soupçons qui ont plané sur elle quant à son obédience partisane. Certains soupçonnaient que ce manque d'actualisation était délibéré dans l'intention de passer sous silence la nomination de son successeur. Rappelons encore que deux membres de l'Irie d'Italie, Afef Hajji et Kalthoum Ben Soltane, ont démissionné en raison des nombreux dépassements commis et qui menaçaient le déroulement desdites élections. Outre l'incompétence de A. C., qui a « entraîné l'Instance régionale (d'Italie) dans un cercle vicieux de dysfonctionnements graves causant des retards considérables dans le programme de travail et remettant en question le principe de démocratie et de transparence qui devraient être les lois de fonctionnement d'une instance pour les élections », les démissionnaires ont contesté « sa gestion non transparente des finances de l'Irie, le refus de rendre compte des dépenses et l'abus de pouvoir dont fait preuve le président en la matière ». La démission a été présentée le 4 octobre 2014, et pourtant le président incompétent et suspecté de mauvaise gestion et de malversations a chapeauté le scrutin.