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L'ISIE face à l'impératif d'une communication transparente
Publié dans Le Temps le 02 - 09 - 2014

Les hésitations et les tergiversations multiples et récurrentes de l'Instance supérieure indépendantes des élections (ISIE) ne sont pas de nature à nous rassurer quant au déroulement des prochaines élections. Depuis le départ, un départ fait sur le tard, elle n'a pas cessé d'avancer des arguments creux, pour repousser les propositions des parties civiles et politiques, et qui, avec le temps, se sont écroulés les uns après les autres comme un château de cartes. Les réfutations successives de ses positions initiales par les faits ont mis à nu ses desseins qui n'avaient rien à voir avec sa prétendue volonté de faire respecter le calendrier établi par la constitution. Ses rétractations sous le poids de l'action constante menée par toutes les parties vigilantes sont la preuve que sa détermination à ne pas céder aux insistances réitérées de ces dernières n'était que manège, une manière de sonder celle des autres. Et quand deux déterminations se confrontent, c'est celle qui est la plus intransigeante et la plus fondée qui finit par l'emporter. L'autre ne peut que céder. C'est exactement ce qui s'est passé. Au cours de cette première phase du processus électoral, l'ISIE n'a jamais pris l'initiative pour essayer de le faire réussir, mais elle a, toujours, été acculée à plier et à suivre le pas.
Déficit
L'ISIE a usé d'une communication de circonstances, pour reprendre les termes de Jacques Gerstlé, et la communication se faisait, donc, au coup par coup. Elle a fait évoluer son discours en fonction du processus évolutif des événements et du changement de l'action entreprise par les parties civiles et politiques. L'absence d'une stratégie de communication où elle devrait déterminer, avec précision, la cible sur laquelle elle devait agir ainsi que le manque de cohérence dans ses interventions et ses prises de position ont fait que sa communication est improvisée et non pas organisée et planifiée comme elle devrait l'être. Et quand on s'inscrit dans la sphère action/ réaction, on risque fort de perdre sa pondération, d'imprimer à son attitude un caractère impulsif et de tomber dans l'approximation. C'était l'attitude empruntée par l'instance de régulation tout au long de ce processus. La communication politique reste un élément consubstantiel de la démocratie, elle est un moyen de persuasion qui instaure un échange libre d'idées entre les différents acteurs et crée le débat dans l'espace public. Chose qui a fait défaut à cause de la démarche hasardeuse de l'ISIE qui a, énormément, souffert de l'absence en son sein d'un vrai communicateur. L'une des grandes défaillances de la campagne de sensibilisation entamée par l'ISIE était l'absence d'explication, dans les spots diffusés, des motifs d'inscription aux citoyens. En ce sens qu'elle n'a pas fait de campagnes ciblées. C'est ce qui expliquait le manque d'enthousiasme aussi bien chez les citoyens de l'intérieur que chez ceux de l'extérieur. Et si ce n'était l'intervention des associations civiles, qui ont rectifié le tir, grâce à leur créativité et leur grande disponibilité, le bilan aurait été réellement négatif au niveau des inscriptions aux élections. Elles ont eu le mérite de mieux sensibiliser les citoyens par des messages variés et persuasifs. Leur concours était salutaire et a obligé l'ISIE à lui emboîter le pas et à modifier l'emploi du temps de ses centres d'inscription qui travaillaient à temps partiel. Ces imperfections s'expliquaient également, selon les experts, par le fait que ces centres ne disposaient pas du nombre de personnel requis dont beaucoup n'ont pas reçu la formation adéquate qui serait à même de leur permettre une bonne communication avec les citoyens en quête d'informations. Ce qui nous renseignait davantage sur le peu d'intérêt que l'ISIE accordait à cette opération d'inscription c'est, de toute évidence, le budget qui lui était, initialement, alloué et qui représentait seulement le 1/3 de celui de 2011. Son attachement obstiné à des questions technico-techniques non fondées a aggravé la situation et a failli fausser le processus.
Soupçons de partialité
On se rappelle tous comment le président de l'ISIE s'est cabré contre les demandes de prolonger les délais d'inscription aux élections, dont notamment celles exprimées par Béji Caïd Essebsi et Hamma Hammami, soutenant que cela perturberait, à coup sûr, les dates prévues par la constitution. A travers sa fermeté, il voulait donner l'impression qu'il agissait dans la légalité loin de toute considération politique. Autrement dit, il prétendait se placer sur un plan purement technique et afficher sa neutralité. Mais, on a vu, par la suite, que techniquement la chose était parfaitement possible et plus d'une prorogation était décidé sans que cela n'empiète sur le fameux calendrier et sans profaner la sacro-sainte constitution. Mais, comme par miracle, il s'est, subitement, rétracté pour, finalement, acquiescer à ces demandes qu'il a, auparavant, énergiquement rejetées. D'ailleurs, le porte-parole du Front populaire l'a, ouvertement, accusé, dans une conférence de presse de servir l'agenda du mouvement Ennahdha, et l'Observatoire tunisien pour l'indépendance de la justice a intenté sept procès contre l'instance de régulation, l'accusant d'avoir commis des infractions au niveau de la composition des instances régionales des élections. Cette tendance s'est concrétisée lors de la polémique autour de la concomitance et de la séparation des législatives et des présidentielles où, Chafik Sarsar, a tranché en faveur de cette deuxième option, alors qu'auparavant il avait, catégoriquement, refusé de s'exprimer à ce propos, jugeant qu'il n'était pas dans ses prérogatives de se prononcer sur une question politique. Et la présence d'un partisan d'Ennahdha à la tête de l'IRIE de l'Italie est l'illustration parfaite de son parti pris en faveur de ce parti et de sa partialité. Il s'agit d'Abdellatif Chéridi, un activiste notoire du parti islamiste, d'après les confirmations de notre communauté installée dans la région Lombardia, comme il est l'actuel coordinateur général du centre culturel islamique, qui sera construit à Saronno, près de Milan. La composition des instances régionales des élections, que ce soit à l'intérieur ou bien à l'étranger, était, depuis le départ, entourée de grandes suspicions qui ont été exprimées par plusieurs associations de la société civile et partis politiques pour des raisons se rapportant aux compétences et à l'impartialité. Mais malheureusement, l'ISIE a fait comme si de rien n'était, malgré la déclaration de son président d'il y a un mois où il a affirmé qu'ils ont procédé à la révision de quelques nominations pour éviter que les prochaines élections ne soient entachées de quelconques irrégularités, et ce en écartant tous ceux dont l'appartenance à un parti a été confirmée. Le président de l'IRIE d'Italie est devenu la star médiatique par excellence du journal de 20h d'Al Wataniya 1 ces jours-ci. A chaque fois qu'il est question des instances régionales de l'étranger, il jouit du temps de parole et du temps d'antenne les plus importants. On lui fait de la propagande comme s'il était un candidat aux élections d'autant plus qu'il est, pratiquement, le seul des présidents des IRIE à bénéficier d'un tel traitement favorable. Ses activités sont toutes médiatisées, alors qu'on sait peu de choses ou rien du tout à propos de ses homologues. Est-ce qu'il est le plus actif parmi eux? Est-ce que l'IRIE d'Italie est la circonscription électorale la plus importante de l'étranger? Bien sûr que non, ce sont celles de la France qui le sont et de plus loin. Cette manière de procéder de l'ISIE ne vise-t-elle pas à imposer le fait accompli en défendant ce président contre tous ses détracteurs qui veulent faire prévaloir le principe de l'impartialité? Notre communauté en Italie a envoyé une correspondance à notre ambassadeur à Rome pour contester déjà sa nomination en tant que membre de l'IRIE, qui a eu lieu en la présence de Nabil Bafoun, le membre de l'ISIE, et ont même menacé de signer une pétition. Mais en dépit de ces contestations, on l'a promu président, une nomination qui n'est pas actualisée sur le site officiel de l'ISIE où on trouve encore l'ancienne liste dont la présidente est Najet Ben Abid Habachi, une autre nahdhaouie qui s'est, vraisemblablement, retirée. Certains soupçonnent que ce manque d'actualisation est prémédité. La situation risque de connaître une escalade dans les jours qui viennent. C'est ce que des membres de la communauté tunisienne du nord de l'Italie nous ont affirmé si jamais sa nomination à la tête de l'IRIE est confirmée. Ils menacent d'observer des sit-in devant notre consulat de Milan. La présence de ce membre appartenant à un parti politique au sein de cette instance risque, à coup sûr, de porter atteinte au processus électoral et de le ruiner d'autant plus qu'il serait le premier responsable à chapeauter l'ensemble de l'opération électorale dans les bureaux de vote. Affaire à suivre.


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