Sans grandes motivations, sans bonus en points, sans public, sans couverture médiatique sérieuse, sans sponsors de poids et sans le soutien financier de la FTF, cette expérience ne suscite ni intérêt ni attraction Entre un championnat à deux phases avec play-off et play-out en Ligue 1 et la même formule en Ligue 2, il n'y a pas photo. Il y a même un océan d'écart. Si, en Ligue 1, les enjeux sont réels et grands et les chances entre équipes sont quasiment égales que ce soit pour l'octroi du titre ou pour éviter la relégation, les choses sont totalement différentes en Ligue 2. La formule play-off est une opération de saupoudrage pour permettre et même donner un vrai coup de pouce aux équipes les mieux nanties en ressources humaines et financières et les plus connues pour leur longue et riche expérience parmi l'élite pour retrouver facilement leur place au soleil. Ainsi, ce n'est pas une surprise si la logique et la hiérarchie sont respectées et si le ST et l'USM ont assuré leur retour parmi les ténors du championnat, ayant galopé presque seuls sur un chemin planté de roses. Ce n'est pas une surprise aussi si des équipes comme le COM, même s'il aura à disputer un match barrage contre le 6e du play-out de la Ligue 1 sans grandes chances de l'emporter d'ailleurs, le SAMB, le SCBA et l'ASD, dont le chemin a été semé de grosses embûches, ont dû revoir leurs ambitions à la baisse au milieu de la deuxième phase et même dès son départ et finir par abandonner la course. Entre des clubs dont le budget dépasse les 2 milliards et ceux qui ne peuvent pas espérer plus de quelques centaines de millions au-dessous de 1 milliard, avouons que le rapport des forces est trop inégal pour parler de compétition crédible et d'expérience réussie qui mérite d'être renouvelée. L'AS Djerba a terminé première de son groupe lors de la première phase devant le ST et a assuré sa qualification au play-off à deux journées de la fin. Aux yeux de plus d'un technicien, c'était la meilleure équipe des 20 clubs des deux poules, le meilleur potentiel technique et humain. La grande erreur dans l'organisation de cette formule de championnat à deux phases, c'est l'absence de bonus. Comment une équipe qui a terminé troisième lors de la première phase entre sur un pied d'égalité avec celle qui a terminé première, toutes les deux avec un compteur effacé et ramené à zéro point ? Les deux équipes qui ont terminé premières dans les deux poules s'étaient donc dépensées et distinguées pour rien. Pourtant, cette motivation essentielle et légitime qui est le bonus en points n'a pas échappé à cette même expérience, lors des play-off et play-out en Ligue 2 de la saison 1998-1999 et les équipes qui ont fini premières et deuxièmes ont bénéficié d'un bonus de départ de la 2e phase de 2 et de 1 point. Absence de motivation financière La deuxième erreur commise dans l'organisation de cette formule après l'absence de motivation en points est l'absence de motivation financière. Les 6 équipes qualifiées au play-off ont reçu, en guise de récompense à leur moitié de parcours réussie, une... simple avance de quinze mille dinars (15.000,000 DT) sur les droits TV de toute la saison qui ne dépassent en moyenne les soixante-quinze mille dinars (75.000,000 DT) pour les 20 clubs de la Ligue 2. Ce qui n'était qu'une façon de les berner, de sous-estimer et de minimiser leur mérite. La troisième erreur était d'inciter pour ne pas dire obliger les 6 équipes à jouer en terrains neutres, loin de leurs supporters, devant des gradins presque vides. Aux yeux des médias et des sponsors, la compétition était tellement dévalorisée, vidée de son charme et n'était pas, de ce fait, un spectacle digne d'être sponsorisé et vendu. La preuve est que la chaîne «M Tunisia», qui a acheté le produit, n'a pas mis le paquet pour en tirer profit et n'a diffusé que quelques matches dans les conditions que l'on sait. Sans bonus en points, sans motivation financière, sans couverture médiatique, surtout télévisée de grande envergure, sans véritables sponsors de poids, sans public, le play-off de la Ligue 2 est une expérience à revoir sur tous les plans, même s'il est prévu de la supprimer carrément au terme de la saison 2017/2018 pour revenir à une poule unique de 16 clubs. L'AS Djerba, faute de moyens et de gros budget, est la première victime de cette désorganisation et dévalorisation de cette épreuve. On peut penser la même chose pour le COM, le SAMB, le SCBA, alors que le ST et l'USM en ont profité. Leurs ressources propres leur ayant permis de se passer de soutien financier de la FTF.