Le match face au CSHL, une équipe à la dérive, est la dernière chance pour sauver une énième petite saison. Encore une défaite en Afrique et en déplacement, le CA a prouvé pour la énième fois qu'il a tant perdu au niveau des coupes continentales. L'Afrique est devenue un casse-tête pour ce club qui cumule les faux pas et les petites sorties en Ligue des champions et en coupe de la CAF. C'est devenu si récurrent que les Clubistes sont devenus au même niveau que les clubs émergents de seconde zone. C'est la réalité que les chiffres appuient fortement : le CA, à titre d'exemple, n'a pas réussi en 2008, 2009 et en 2010 (période où la qualité de l'effectif était nettement meilleure) à atteindre même la phase des groupes de la Ligue des champions, alors qu'il se présentait comme une équipe qui a son prestige. Hormis 1991 (la victoire en coupe des clubs champions) et les deux finales perdues en 1999 et en 2011 (toutes les deux sous la houlette de Faouzi Benzarti), pas de quoi être fier. Par rapport à l'EST, à l'ESS ou au CSS, le CA a accusé un retard effrayant et inquiétant. La défaite contre Kampala City, une petite équipe, a prouvé le «complexe» africain du CA et surtout que l'actuelle génération de joueurs est limitée. Ce sont des joueurs moyens qui n'ont pas le savoir-gagner dans les jambes et la tête et qui se trouvent dépassés par le temps et victimes de l'usure (Khelifa, Darragi et Ben Yahia qui jouent encore grâce à leur passé qui n'a rien à voir avec leur présent!). Ce CA, avec cette passivité et cette mauvaise gestion des matches de la part d'un entraîneur qui a presque tout raté, est loin, très loin du requis. Ces joueurs qui jouent demain en coupe de Tunisie leur dernière chance de sauver les meubles contre une équipe en pleine tourmente, le CSHLif, valent-ils ces salaires et avantages perçus? Sont-ils conscients qu'ils ne donnent même pas la moitié de ce que le public attend? Ce n'est pas uniquement un simple problème de qualité (beaucoup de ces joueurs sont surestimés), mais aussi de mental et d'encadrement. On n'a pas l'impression qu'ils peuvent gagner ou qu'ils peuvent résister, tellement ils perdent et calent. Au départ, une très mauvaise gestion du club et des choix sportifs qui frôlent l'incompétence et le laxisme. Ce CA a-t-il le souffle de gagner contre une équipe blessée et passer en finale pour essayer de gagner ce trophée qui le fuit depuis 2000? Quel milieu ? Ellili, qui cale lui aussi, devra monter une équipe qui puisse tenir plus de 90' et qui puisse gagner. Il pourra récupérer Rusike, qui a eu un empêchement familial qui l'a privé du match de la Coupe de la CAF. Ifa, lui aussi, semble prêt pour reprendre sa place dans l'axe (Tka a encore une fois raté le coche). La grande interrogation concerne le milieu où tous les joueurs étaient hors sujet et prenables. L'entraîneur clubiste aura du mal à choisir parmi des joueurs qui se ressemblent en fin de compte. Parmi Ayadi, Khelil, Ben Yahia, Ghandri, Darragi (quelle lourdeur!) et à un degré moindre Chenihi, quatre vont être utilisés. Devant, Khelifa, qui rate les matches et les occasions de plus en plus, et Rusike devront faire la différence. Ce ne sera pas un match facile du tout d'autant que les Clubistes traînent des jambes lourdes et des têtes vides.