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Par-delà le choc psychologique des premières mesures
La guerre déclarée par le gouvernement à la grande corruption
Publié dans La Presse de Tunisie le 28 - 05 - 2017

Initiée par une sortie coup-de-poing mardi 23 mai, la guerre anticorruption se poursuit sous le label opération mains propres. Jusqu'où certains partis politiques de la place endosseront-ils sans rechigner les inévitables effets de cette opération ? Quel est le seuil limite des sacrifices qu'accepteront à leur corps défendant les partis Nidaa, Ennahdha et bien des partis de l'opposition compromis d'une manière ou d'une autre ? Pour l'heure, le chef du gouvernement aligne le soutien du président de la République et de son staff, celui d'un éventail de partis de tout bord et une large adhésion citoyenne. Dans le camp d'en face, on fourbit ses couteaux...
Depuis quelques jours, La Kasbah est sous le feu des projecteurs. Youssef Chahed, chef du gouvernement, réoccupe les devants de la scène. En déclarant la guerre à la grande corruption, il a enclenché un processus à spectre large et qui suscite l'intérêt du commun des Tunisiens.
Une opération coup-de-poing certes, mais visiblement préparée de longue date. Du cousu main et bien ficelé de surcroît. En s'attaquant aux barons de la corruption, il a franchi ce Rubicon que ses différents prédécesseurs à la barre du gouvernement ont craint jusqu'ici.
Les réactions ont fusé, n'en finissent pas de fuser. Tout d'abord, une large adhésion citoyenne. C'est d'autant plus visible et repérable qu'il s'agit d'un choc psychologique collectif comme on n'en a pas connu depuis la révolution du 14 janvier 2011. En matière de psychologie sociale, les chocs psychologiques collectifs importent beaucoup. Ils nourrissent l'imaginaire collectif, cimentent les attributs de la cohésion et s'avèrent essentiels dans les processus de légitimation. Depuis l'arrestation, largement médiatisée, des barons de la corruption et des magouilles politico-militaro-véreuses, les Tunisiens semblent soulagés.
Partis politiques, associations de la société civile et organisations professionnelles et de masse ne sont guère en reste. On parle d'une seule voix. Et il s'avère bien que la lutte anticorruption importe autant aux Tunisiens, toutes instances et tendances confondues, que la lutte antiterroriste. Hormis les éternels sceptiques ou les séides du front du refus tous azimuts.
En l'espèce, le gouvernement semble avoir bien mijoté et fermenté son coup. Il était pointé du doigt jusqu'ici par un large panel de sensibilités, d'observateurs et de militants associatifs pour son laxisme envers les corrupteurs et la corruption. En renversant la vapeur, il signe une entrée en matière sérieuse et spectaculaire.
En même temps, le gouvernement a contourné certains écueils qui pouvaient enrayer voire annuler son action en la matière. D'abord, les tentatives de procéder à la conciliation avec des ténors de la corruption sans que cela fasse l'objet de poursuites judiciaires ou au risque d'annuler des sentences judiciaires déjà prononcées et opérationnelles. L'action gouvernementale s'inscrit en l'occurrence en porte-à-faux de celle de l'Instance en charge de la justice transitionelle, l'IVD.
En second lieu, le gouvernement a procédé aux arrestations et, dans un premier temps, aux assignations à résidence forcée des suspects, à travers la loi de l'état d'urgence. Ce faisant, le gouvernement a fait l'économie d'un jeu de procédures risquées tout en agissant légalement. Le parquet militaire s'est sitôt saisi du cas de Chafik Jarraya, et a ouvert une enquête judiciaire à son encontre pour atteinte à la sûreté intérieure et extérieure de l'Etat, trahison et mise à disposition au profit d'une armée étrangère en temps de paix. Un mandat de dépôt a été décerné à son encontre.
Last but not least, tous les biens et les avoirs des personnes arrêtées ces derniers jours pour corruption et atteinte à la sûreté de l'Etat ont été confisqués. C'est M. Mounir Ferchichi, magistrat et président de la Commission de confiscation, qui l'a annoncé lors d'un point de presse ce vendredi 26 mai 2017.
La décision a été prise à l'unanimité des membres de la commission de confiscation, à l'issue d'un examen minutieux des dossiers desdites personnes, fournis par la Douane et les services de la fiscalité ainsi que par d'autres services. On précise en même temps que toutes les personnes qui seront arrêtées dans les prochains jours, dans le cadre de cette opération, verront leurs biens confisqués.
En même temps, on croit savoir que la redoutable Commission des analyses financières (Ctaf) est sur le pied d'œuvre. Elle épluche les dossiers, fait les recoupements nécessaires et aligne les faisceaux d'indices. Des indices à même de démonter la démentielle machine de la corruption et de ses interconnexions politiques, médiatiques et associatives. C'est une commission qui travaille dans la plus grande discrétion. Seuls peuvent y accéder les hauts fonctionnaires et les analystes qui y travaillent, ainsi que les membres de la commission (un magistrat de troisième degré et des experts représentant les ministères de l'Intérieur, des Finances, des Douanes, du CMF, de la Poste et du Comité général des assurances).
Ainsi, par-delà le choc psychologique des premières mesures, l'opération se poursuit. On n'écarte pas que des députés, des associatifs, des hommes de partis influents de la place et des médias soient à leur tour arrêtés et poursuivis.
Initiée par une sortie coup-de-poing mardi 23 mai, la guerre anticorruption se poursuit sous le label opération mains propres. Jusqu'où certains partis politiques de la place endosseront-ils sans rechigner les inévitables effets de cette opération ? Quel est le seuil limite des sacrifices qu'accepteront à leur corps défendant les partis Nida, Ennahdha et bien des partis de l'opposition compromis d'une manière ou d'une autre ? Pour l'heure, le chef du gouvernement aligne le soutien du président de la République et de son staff, celui d'un éventail de partis de tout bord et une large adhésion citoyenne. Dans le camp d'en face, on fourbit ses couteaux...


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