Le réseau panafricain des arts et de la culture démontre que la culture est un élément essentiel pour le succès de l'Agenda 2063, le document de vision de l'Union africaine pour le continent. C'est dans un esprit de panafricanisme et dans la volonté d'une Afrique plus unie et plus forte que des acteurs culturels du continent ont commémoré la fondation de l'OUA (Organisation de l'Unité Africaine) le 25 mai 1963. Artérial Network, ce réseau dynamique composé d'ONG, d'institutions, d'entreprises du domaine de l'économie créative, de festivals, ainsi que d'artistes individuels et d'acteurs et actrices du secteur culturel africain, a célébré, le 25 mai 2017, cette journée à travers diverses manifestations. D'après Mamou Daffé, président d'Artérial, c'était l'occasion non seulement de considérer l'énorme défi de construire l'unité entre les diverses sociétés dans lesquelles nous vivons, mais aussi d'examiner comment les arts et la culture sont importants pour nos sociétés, la valeur qu'ils apportent en termes de cohésion sociale, de paix, d'activités éducatives, de sensibilisation, et pour impulser les changements nécessaires. Selon M. Daffé, il y a beaucoup de mesures positives qui démontrent le rôle central des arts et de la culture pour la croissance et le développement en Afrique. En témoigne la mise en forme consciente des industries culturelles et créatives dans certains pays. «La culture est un élément essentiel pour le succès de l'Agenda 2063, le document de vision de l'Union Africaine pour le continent», dit-il. Dans l'aspiration 5, ce dernier envisage une Afrique avec une forte identité culturelle, un patrimoine commun, des valeurs et une éthique. Le panafricanisme, l'histoire commune, le destin, l'identité, le respect de la diversité religieuse, et la conscience de la population de l'Afrique et de sa diaspora, doivent être enracinés. «Toutefois, ajoute le président d'Artérial, ces objectifs ne peuvent être atteints sans remplir l'Aspiration 3, qui envisage une Afrique de la bonne gouvernance, de la démocratie, du respect des droits de l'homme, de la justice et de la primauté du droit». La célébration de la richesse de la vie et de l'héritage culturel de l'Afrique doit donc aller de pair avec des efforts consacrés à faire de l'Afrique un continent prospère, fondé sur une croissance inclusive et un développement durable. Ce qui correspond, d'après M.Daffé, à l'Aspiration 1. Le président précise qu'il s'agit d'un continent où le développement est axé sur les populations, et s'appuie notamment sur le potentiel des femmes et des jeunes (Aspiration 6). Selon la vision de l'Union africaine, le continent peut se transformer à travers des facteurs essentiels qui sont : œuvrer pour le changement des attitudes et des mentalités en vue de renforcer les valeurs panafricaines d'autonomie, de solidarité, de travail laborieux et de prospérité collective, en nous appuyant sur les succès, les expériences et les meilleures pratiques en Afrique. Créer le modèle africain de développement et de transformation, telle est la perspective panafricaine, par le biais de la solidarité, de l'intégration, de la mise en œuvre de nos programmes et notre souveraineté mise en commun sur les questions importantes du continent et de portée mondiale. Et Daffé de conclure : «L'Afrique doit unir ses forces pour amener son potentiel à pleine maturité, de sorte que nous puissions la célébrer, pas seulement le 25 mai, mais tous les jours».