En l'absence des sit-inneurs d'El-Kamour, une réunion s'est tenue hier au siège du ministère de l'Emploi et de la Formation professionnelle, afin d'examiner la situation après les derniers dérapages violents et de mettre en application les 64 mesures annoncées par le gouvernement Youssef Chahed pour la région de Tataouine Chargé du dossier, Imed Hammami, ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle, s'est encore une fois montré ferme face à la persistance de la crise et à son impact sur l'arrêt de la production de pétrole à Tataouine. «Il n'y a pas de nouvelles propositions pour les sit-inneurs, l'heure est à la mise en œuvre des décisions annoncées par le chef du gouvernement dans les meilleurs délais», a-t-il tranché. Il a notamment expliqué aux journalistes que la réunion tenue hier à son département est celle de la haute commission chargée du suivi pour le développement et l'emploi à Tataouine. A l'ordre du jour : l'examen de la concrétisation des décisions en matière d'emploi et de développement dans le gouvernorat de Tataouine, décisions prises lors de la visite du chef du gouvernement à Tataouine le 27 avril dernier. La haute commission, qui est permanente, se réunira tous les 15 jours par alternance, une fois à Tunis, une fois à Tataouine. Elle est présidée par le ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle et compte des membres du gouvernement, les députés de la région, les cadres régionaux, un représentant pour chaque délégation, l'Union régionale du travail, de l'agriculture, l'Union régionale du commerce et de l'industrie et la Conect. Mais hier, les protestataires d'El-Kamour ont boudé la réunion, arguant pour certains que la réunion ne les représente pas et que pour négocier, il faut se déplacer à Tataouine. «Ils doivent choisir ceux qui les représentent dans cette commission», affirme Imed Hammami, qui déplore le fait que la crise s'éternise. 400 MD de pénalités, sans compter les pertes directes Pour justifier ses craintes, Imed Hammami s'appuie sur des chiffres effrayants. Selon lui, au 15 mai dernier, le total des pénalités que risque de payer la Tunisie suite à l'arrêt de la production s'élève à 400 millions de dinars. Cela sans compter le manque à gagner direct et le déficit énergétique qui menace de se creuser davantage. Appelant à la levée «immédiate» du sit-in d'El-Kamour, le ministre explique : «Le gouvernement ne dispose pas de beaucoup de solutions». Et d'ajouter : «Tataouine représente 40% de la production nationale en pétrole et 20% en gaz, ce qui signifie qu'en cas de poursuite de l'arrêt de la production, nous serons obligés d'importer plus de pétrole, au moment où le dinar est au plus bas; nous serons donc contraints d'augmenter le prix des hydrocarbures», prévient Imed Hammami. Pour lui, ce pourrissement de la situation voulu par ceux qui continuent à soutenir le sit-in ne fera qu'empirer les déséquilibres financiers de l'Etat. Pour le ministre, il n'y a qu'une seule solution à cette impasse: «permettre la reprise de la production et se mettre autour d'une table pour mettre en œuvre les décisions prises par le gouvernement», explique-t-il.