Une réunion d'experts a eu lieu aux USA pour la promotion de l'expression artistique dans le monde. La Liberté artistique, tel était le thème de la réunion d'experts organisée en collaboration avec l'Université de Californie et qui s'est tenue le 13 avril dernier à Los Angeles. 30 artistes, avocats, activistes et académiciens, dont l'Algérienne Karima Bennoune (professeur de droit international à l'université de Californie-Davis School of law et rapporteure spéciale pour les droits culturels), se sont ainsi retrouvés afin de définir un agenda pour la promotion de l'expression artistique dans le monde. La réunion intitulée «La liberté artistique autour du monde : les défis, les normes et les définitions» a été convoquée par l'Artistic Freedom Center (Centre de la liberté artistique). Il s'agit d'une organisation à but non lucratif qui se consacre à la promotion et à la protection du droit à la liberté d'opinion et d'expression dans le monde en développement. AFC travaille pour un monde où les artistes puissent s'exprimer librement ; où tous les secteurs exercent leur droit humain d'accéder et d'apprécier librement les concepts communiqués par des processus créatifs, y compris la musique, le cinéma, l'interprétation et les arts visuels. Arterial Network, ce réseau qui regroupe divers acteurs du secteur culturel originaires de tout le continent africain, était représenté dans cette réunion par Limam Kane alias «Monza», rappeur-producteur mauritanien. Ce dernier est aussi le créateur du festival «Assalammalekom» lancé il y a 9 ans à Nouakchott, et suit des dizaines d'artistes et plusieurs projets culturels. Lors de son intervention, Limam a présenté les actions du réseau, en termes de liberté d'expression, lors de grands événements comme le Festival sur le Niger (Mali) et le Festival Assalamalekom (Mauritanie). Selon Limam, «La force d'avoir un réseau comme Arterial Network, c'est de pouvoir amplifier nos revendications, notamment sur des questions cruciales comme le Statut de l'Artiste». Le représentant d'Arterial est aussi revenu sur les différentes activités menées dans le cadre du projet Artwatch Africa, pour la liberté d'expression créative, notamment la production de la chanson «Droit de vivre» (2015) et la publication récente du livre numérique «Libre pour quelle liberté ? Réflexions sur la Liberté d'expression créative en Afrique» (2016). Il a aussi longtemps évoqué le cas de la Mauritanie à travers divers exemples d'artistes ayant subi des répressions, des violations et une situation sociopolitique (tabous de la société, religion, classification sociale...) qui les poussent à l'autocensure. «Au-delà de la liberté, il faut promouvoir la parole publique. Beaucoup de jeunes parlent, mais uniquement dans un cadre privé. Il faut les fédérer autour d'une action comme c'est le cas avec Ciné Droit Libre», a déclaré Limam Kane. Rappelons que Ciné Droit Libre est un festival régional qui se tient chaque année dans 4 pays de l'Afrique de l'Ouest (Burkina Faso, Sénégal, Mali et Côte d'Ivoire). Il a comme objectifs de promouvoir et de défendre la liberté de l'expression à travers le cinéma. Et Limam de conclure : «Il y a une autre réalité sur le terrain et les organismes des Nations unies devraient s'en approcher afin de pouvoir mener des actions plus efficaces».