Artiste créative, elle essaie de progresser en proposant à chaque exposition des nouveautés mêlant à la fois styles et technique. Au mois de mai dernier, l'artiste peintre Arbia Loudhaief a exposé en solo à la galerie de l'Information à Tunis une quinzaine d'œuvres récentes. Intitulée « Flamboyance », l'exposition met en perspective la démarche semi-figurative que l'artiste a empruntée depuis un certain nombre d'années. Artiste créative, elle essaie de progresser en proposant à chaque exposition des nouveautés mêlant à la fois styles et technique. Elle a fait ses premières armes au Centre d'art vivant de Radès de l'époque de Safia Farhat. Ses maîtres sont : Chaltout, Fakhfakh, Medjaouli qui enseignaient aussi à l'école des Beaux-Arts, et qui lui ont inculqué un enseignement solide et académique. Elle est passée par la tapisserie, la céramique, l'histoire de l'art, la couleur, la perspective, etc. « On avait l'option de travailler sur des modèles vivants. On allait au port de Radès pour faire des dessins en direct », se rappelle-t-elle. Elle a participé à des ateliers de peinture notamment au Centre culturel italien avec Roggero et Sylvain. Contrairement aux autres peintres débutants, elle se lance en 1987 dans une exposition personnelle à la galerie Blel. Une réussite puisque toutes ses œuvres ont été acquises par la Compagnie tunisienne de navigation (CTN). « On les retrouve dans le paquebot Carthage », assure-t-elle. Puis le succès appelle le succès, elle expose à la galerie Khayachi à La Marsa, ensuite en 2005 au musée du Bardo. « J'ai participé avec 70 toiles entre aquarelle et peinture à l'huile qui ont été vendues comme des petits pains aux touristes ». Après une pause de 8 ans, elle reprend la peinture et crée en 2011 l'Association artistes plasticiens sans frontières. L'objectif est de faire des échanges mutuels entre artistes tunisiens et étrangers par le biais d'associations. Les 15 membres que compte l'Association ont pu exposer en France, au Maroc et au Canada. Actuellement, l'association est en veilleuse en attendant des jours meilleurs. Les artistes étrangers exposent à leur tour en Tunisie. « On prévoit aussi pour eux un programme de visite dans les ateliers de verre soufflé de Sadika et de Baker Ben Fraj à Hammamet », mentionne-t-elle. Grâce à l'Association Artistes Plasticiens sans Frontières, Arbia Loudhaief a également pu montrer ses toiles à Art expo à New York, puis à un symposium en Grèce et à Paris. « Cette expérience à l'étranger me permet de réfléchir à mon art et à me comparer aux autres artistes internationaux. J'essaie de quitter le figuratif et d'évoluer vers le semi-figuratif en créant mon propre style et mon propre univers », affirme-t-elle. Sans être un peintre engagé, la plupart de ses œuvres notamment celles qu'elle a exposées récemment évoquent des thèmes sociaux et politiques. « Des sujets comme l'immigration, les réfugiés, la Palestine, l'Afrique subsaharienne se sont imposés à moi ». 15 tableaux acryliques de grand format ont permis de faire découvrir au public une peinture moderne composée d'une riche palette chromatique où la couleur dominante est le jaune. Le jaune utilisé comme une ligne de démarcation entre les différents personnages du tableau. « Je n'ai utilisé ni le blanc ni le noir, mais des couleurs vibrantes et vivantes que j'ai mélangées harmonieusement entre elles et entre-temps j'ai fait passer une ligne jaune intense pour donner de la couleur et du mouvement d'où le titre « Flamboyance ». Les lignes donnent un certain mouvement aux tableaux », explique-t-elle. Actuellement, Arbia Loudhaief prépare une exposition de photos et attend l'occasion propice pour la présenter au public. Bien que la photo ne soit pas sa spécialité, elle s'est hasardée dans cette aventure avec beaucoup d'audace, comptant sur son intuition et son énergie. Au sujet de la peinture, « je continuerai dans le semi-figuratif qui plaît au public avec l'utilisation de différentes techniques : collage, peinture. Peut-être qu'un jour j'irai vers l'abstraction totale » confie-t-elle.