Le complexe culturel Assad Ibn El Fourat et l'Association des artistes plasticiens de Kairouan ont organisé, du 28 mai au 15 juin, le 11e Salon des arts plastiques, à la galerie Mohamed-Hlioui. Au total, on a pu admirer 26 œuvres de peinture à l'huile, d'aquarelle, d'acrylique et de gravure d'artistes de grande renommée, dont Hassine Otay, Hamadi Skik, Hédi Ayed, Khaled Miled, Sahbi Abben, Slim Mani, Abdelhamid Thabouti, Abdellatif Romdhani, Abdelmajid Ben Messaoud et Chokri Fessi. Nullement prisonniers d'un style, ces peintres ont présenté différentes expériences qui s'adressent à toutes les classes sociales, une démarche expressionniste entre le figuratif et le semi-abstrait, une peinture aux couleurs gaies et qui peut se lire selon différents niveaux avec l'envie de creuser dans les trésors du patrimoine architectural tunisien, des coutumes et traditions, des paysages marins, de la calligraphie arabe, de la méditation et des instruments de musique. On admire également les habits traditionnels aux couleurs chaudes et suggestives. Ces habits qui sont à l'image de notre architecture labyrinthique et tortueuse qui se ferme aux regards extérieurs pour mieux s'ouvrir sur elle-même. En outre, les tableaux de ces peintres nous proposent une mise en valeur de la matière et une nouvelle forme de recherche de l'organisation de l'espace et de la toile. Et puis, la lumière est toujours imposante et présente dans ces œuvres au graphisme original et exécuté avec beaucoup de talent. Contacté, l'artiste Hassine Otay nous confie ses impressions : «Grâce à une approche psychologique, on sent que chaque tableau se fond avec naturel et harmonie dans la représentation globale, dont on peut saisir la recherche constante, l'inspiration nouvelle et la marche incessante vers un plus sûr accomplissement. Tout naturellement, les formes s'accordent au fond et même quand un ton affiche son indépendance, c'est comme un cri vite étouffé. La vie et les rêves des artistes qui ont participé à ce salon transparaissent en quelque sorte…». Que fallait-il finalement voir à travers cette exposition? La volonté sans doute de ressusciter le charme d'antan de la vieille ville tunisienne et de nous inviter à une relecture des monuments historiques.