Se tient actuellement et jusqu'au 17 juillet, à la Galerie Saladin, une exposition d'art plastique de Mohsen Khélil. Plusieurs formes d'expression artistique et une variété de techniques sont présentes à cette exposition : la peinture à huile et l'acrylique sont les deux outils préférés par l'artiste qui nous fait voyager entre plusieurs écoles de peintures : le figuratif, l'abstrait, le surréalisme et le cubisme. Mohsen Khélil expose 30 toiles où les thèmes sont différents : de la ville traditionnelle et du patrimoine jusqu'à la vie quotidienne en passant par la nature morte, sans oublier le côté nostalgique qui est bien manifeste. Les visiteurs de cette exposition remarqueront que le style de cet artiste n'est pas très compliqué dans la mesure où le contenu du tableau et les techniques utilisées annoncent un message clair et sans équivoque, du moins pour les travaux figuratifs et la nature morte. Cependant, les travaux de cubisme demandent un peu de réflexion, ainsi que les tableaux surréalistes qui évoquent beaucoup d'imagination et de tact. Il suffit de voir la toile sur « Sidi Bou Saïd », village transformé par le peintre en une île dont les ruelles sont inondées d'eau, telles les rues de Venise, en Italie. Voir aussi le tableau de « Bab Bhar » cette porte historique qu'on voit ravagée de tous côtés par un tsunami, transformant la place en une étendue d'eau qui nous rappelle Tunis de jadis où la mer touchait cet endroit. La nature et le paysage font parties des thèmes abordés par l'artiste. En effet, le visiteur appréciera bien « Clair de lune », « Paysage1 et 2 » ainsi que « Tournesol » pour la variété chromatique utilisée et pour la part poétique et romanesque qu'ils évoquent. Ce sont des tableaux crées avec beaucoup de sensibilité et d'élégance. Les portraits et les personnages ne manquent pas à cette exposition qui se veut hétérogène, par ses thèmes et ses techniques : on peut donc apprécier les tableaux « La bédouine à la gargoulette », « La danseuse », « La musicienne »... Les scènes quotidiennes sont représentées dans les toiles intitulées ainsi : « Souk Echaouachia », « Bab Souika », « La médina ». De même, un hommage est rendu par l'artiste aux grands artistes précédents, tels que Paul Klee, à travers la toile « Le chat », « Hommage à Ammar Farhat », un tableau travaillé sur le style de ce grand peintre et « Hommage à Roubtzoff », ce peintre russe qui a vécu en Tunisie. Les sentiments humains sont également retracés dans cette exposition à travers les tableaux « Amour » et « Affection ». La peinture de Mohsen Khélil se distingue donc par la variété de ses sujets et le recours aux différentes techniques avec une certaine prédilection pour le cubisme et le surréalisme, sans pour autant se déclarer de l'une ou de l'autre école. Un grand intérêt cependant est accordé aux couleurs et aux lumières dans tous les travaux exposés, d'où le titre de cette exposition « Couleurs et lumières » Mohsen Khélil présente pour la première fois une exposition personnelle, il a toutefois exposé ses travaux dans des expositions de groupe, comme dans l'Espace Abdellia (2009), à la Maison de la Culture Ibn Khaldoun ( 2009), à la Galerie Saâdi à Carthage (2007) à la Galerie Municipale de Sidi Bou Saïd (2002), à l'Espace Tahar Haddad (1998) et dans d'autres espaces culturels comme Dar El Jeld (1996 et 1995). Mohsen Khélil est un peintre autodidacte. Il fut admis à l'Union des Artistes Plasticiens Tunisiens en 2003. Le fait qu'il est né à Sidi-Bou Saïd et qu'il y réside encore lui a permis de contacter les peintres tunisiens et étrangers, ce qui a contribué énormément à sa formation et à la cristallisation de ses talents.