Quatre artistes plasticiennes exposent, depuis le 8 juin et jusqu'au 25 du même mois, 17 de leurs œuvres sous l'intitulé : «Diversité artistique» à la galerie Guermassi, sise rue Charles-De-Gaulle. Bien qu'elle soit bien située, la galerie attire peu de monde en ce mois de Ramadan lors duquel la rue est grouillante. Dans cette exposition spécifiquement féminine, on retrouve des artistes ayant fait l'école des Beaux-arts ainsi que d'autodidactes essayant, chacune à sa manière, de donner les preuves de leurs talents en abordant des sujets allant de la médina à des rêveries issues d'un univers imaginaire, en passant par le monde rural. Les œuvres se caractérisent par la variété des styles qui vont du figuratif à l'abstrait et au semi-figuratif. L'acrylique tient le haut du pavé avec des tons chromatiques allant du noir et blanc aux couleurs chatoyantes. Dans ses deux œuvres, Naziha Souli aborde des sujets en rapport avec la métaphysique et la psychologie : «Schizophrénie» et «L'œil de la vérité» sont des compositions en noir et blanc représentant un monde irréel où son geste est libre et sans concession. Afef Mouloud a choisi l'abstrait pour exprimer son univers plastique. Des variations où se décline une riche palette de couleurs. six tableaux mettant en relief des «silhouettes et leurs ombres, la nature, le silence et la mort qui guette». Une ambiance sombre malgré la présence des couleurs vives. Les cinq toiles acryliques de Zeïneb Nefzi nous renvoient à des espaces perdus mais restitués. L'artiste aime se balader entre l'urbain et le rural, à mettre en transe les couleurs dans des thématiques hybrides comme la «Consolation», «Conversation, «Détente», «Bédouines», «L'Invité». Sawssen Hadrich dédie à la ville de Testour une toile portant le nom de Testour mais pas seulement. Elle donne à voir aussi d'autres aspects de la région comme la moisson, la médina et sa fameuse porte et les bruits et chuchotements des habitants. Une peinture figurative au chromatisme nuancé, reflet de la touche de l'artiste. Une remarque s'impose, toutefois, dans cette exposition au niveau de certains prix qui nous semblent excessifs. Les peintres sont appelés à revoir à la baisse les prix de leurs toiles, et ce, en tenant compte du pouvoir d'achat des Tunisiens et de la détérioration du dinar. On sait que les artistes ne comptent pas beaucoup sur les particuliers mais plutôt sur la Commission d'achat qui a déjà acquis 247 œuvres artistiques (sur un total de 2.206 œuvres exposées) appartenant à 245 artistes plasticiens, avec une enveloppe de 795.750 dinars, et ce, pour le premier semestre 2017. On espère que cela se poursuivra pour le deuxième semestre et que ceux n'ayant pas bénéficié de cette opportunité trouveront leur chance.