Ces dernières années, nous avons connu une vague sans précédent de la montée en première division des clubs du sud du pays. Le championnat de Tunisie a changé de visage ces six dernières années. Des clubs qui évoluent traditionnellement en Ligue 1 ont perdu successivement leur place, faute de moyens financiers. Coup après coup, l'Union Sportive Monastirienne et le Stade Tunisien étaient relégués en Ligue 2. Ils retrouveront la saison prochaine leur place «naturelle» en première division, mais en cours de route, deux autres clubs n'ont pas résisté à la nouvelle vague et ont trébuché à leur tour. Il s'agit des clubs banlieusards, l'Avenir Sportif de La Marsa et le Club Sportif d'Hammam-Lif. L'explication à ce phénomène se trouve dans le volet financier. Faute de revenus fixes, les clubs de la capitale, en l'occurrence le ST, l'ASM et le CSHL, n'ont pas pu compter sur le soutien de leurs supporters, car la base n'est pas suffisamment large pour que l'apport financier du public soit conséquent. Y a-t-il trop de clubs dans la capitale ? Cela en a tout l'air et les sponsors préfèrent investir dans les deux grands clubs, l'Espérance Sportive de Tunis et le Club Africain, car disposant d'une large base de supporters. De plus, il y a un nombre si important d'équipes, que les subventions du gouvernorat de Tunis sont éparpillées et chaque club n'en touche que des miettes. Accessions fulgurantes Ces dernières années, nous avons connu une vague sans précédent de la montée en première division des clubs du sud du pays. Les deux équipes de Gabès, l'ASG et le SG, ont même gagné des galons et se positionnent désormais comme des outsiders. Le Stade Gabésien est même passé à un palier supérieur en disputant la dernière saison la Coupe de la Confédération. Un autre club du Sud a connu une accession fulgurante parmi l'élite. Il s'agit de l'Union Sportive de Ben Guerdane qui vient de couronner sa deuxième saison en Ligue 1 en atteignant pour la première fois de son histoire la finale de la Coupe de Tunisie. L'apport des acteurs économiques Jamais le Sud n'a été si bien représenté. Elles seront 7 équipes du Sud à évoluer la saison prochaine en Ligue 1 : le Club Sportif Sfaxien, l'Etoile Sportive de Métlaoui, l'Union Sportive de Ben Guerdane, le Stade Gabésien, l'Avenir Sportif de Gabès, l'Espérance Sportive de Zarzis et le nouveau venu, le Club Olympique de Médenine, qui vient d'accéder à la première division lors d'un match barrage à l'issue duquel il a éliminé un habitué de la Ligue 1, en l'occurrence l'Avenir Sportif de La Marsa. L'explication de la montée des clubs du Sud se trouve entre autres dans le volet financier. Si une équipe comme le CO Médenine est le porte-drapeau de tout un gouvernorat, d'autres équipes comme le SG, l'ASG ou encore l'ES Métlaoui peuvent compter sur les acteurs économiques de la région, notamment le Groupe Chimique Tunisien et la Compagnie des Phosphates de Gafsa. Bref, l'argent est le nerf de la guerre. La balance financière pèse désormais du côté des clubs du Sud. Combien les clubs traditionnels pourront-ils encore résister ? Si elles ne trouvent pas de nouvelles ressources financières, des équipes comme l'ASM, le CSHL ou encore le ST devront encore cravacher dur.